Bunia : les soldes des défunts militaires, un casse-tête pour leurs familles

Par Yolande Isosia
A Bunia, de nombreuses veuves des militaires des Fardc ne reçoivent plus la solde de leurs maris décédés au front. Elles ont développé des moyens de résilience, chose leur permettant de répondre à certains besoins prioritaires de leurs ménages. Mais leurs conditions de vie restent précaires : leurs enfants n’etudient plus, la prise en charge médicale et le payement de loyers restent un sérieux casse-tête.
Sifa est mère de sept enfants. Son mari est mort au front en 2022. Selon son témoignage, elle a reçu la solde de son défunt mari pendant 4 mois. Et depuis lors, plus rien pour des raisons non élucidées par les AUTORITÉS militaires. Conséquences : ses enfants, dont l’un est finaliste de secondaire, ont abandonné les études. La vie est devenue intenable.
« Pour la survie de mes enfants et moi je vend des feuilles de manioc. Je lance un appel au gouvernement de nous venir en aide. », déclare-t-elle.
Une autre veuve répondant au nom de Sandrine, mère de trois enfants et ayant perdu son mari en 2020, témoigne la solde de son époux a été suspendue pendant environ 3 ans. Et ce, sans une raison valable. Elle s’est battue dans tous les sens, pour se lancer dans l’entreprenariat en vendant des habits de seconde main. Les revenus tirés de ce commerce lui permet à prendre sa famille en charge dans les limites de ses moyens financiers. Heureusement, depuis trois mois, elle reçoit de nouveau la solde de son défunt mari.
« J’ai fait un beau moment que je ne recevais plus la solde de mon mari malgré mes démarches auprès des autorités, cette situation avait perturbé l’éducation scolaire de mes enfants, mais à présent, je reçois la solde de mon mari décédé et ça a remis tout en ordre et je suis satisfaite », déclare Sandrine.
La province de l’Ituri compte plus d’un millier de veuves de militaires dont la plupart vit dans la misère. Elles attendent une solution du gouvernement en guise de récompense pour les bons et loyaux services rendus par leurs maris à la République, jusqu’au sacrifice suprême de leurs vies.
