Bunia-Presse: Humilié jusqu’à être déshabillé par un groupe des policiers patrouilleurs, le journaliste Sharif Bithum pardonne aux auteurs

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Invité à faire sa déposition devant les Officiers de la Police Judiciaire (OPJ) à la Police d’Investigation Criminelle (PIC) le 20 Avril 2022, au sujet de l’agression et humiliation par quelques éléments de l’ordre en patrouille dont il a été victime en date du 16 Avril 2022 à 19 heures 30 minutes vers le terrain de football de la regideso, au quartier Saïo dans la commune de Nyakasanza à Bunia, le journaliste-blogueur Sharif Bithum a décidé de pardonner et retirer la plainte déposée contre ses agresseurs à la justice.
Sharif Bithum avait fait objet d’interception, agression et humiliation, il y a peu, alors qu’il se rendait un soir à la prière.
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Aussitôt relâché, une alerte émanant du confrère, a été parvenue à la rédaction iturikwetu.net, près de deux heures après, où la victime nous a relaté en résumé le fait:
«Je tiens à vous informer que je venais d’être victime d’une maltraitance policière ce soir à 19h30 au niveau du stade de la regideso au quartier Saïo, alors que je me rendais à la mosquée pour la prière du soir.
Malgré que j’aie présenté toutes mes pièces d’identité et de service, ils ne m’ont pas libéré.
Quand ils ont compris que je suis journaliste, ils m’ont fait savoir que c’est nous, «journalistes», qui vilipendons leur métier. Finalement, ils m’ont dépourvu de tous (téléphone, portefeuille avec une somme d’argent, cartes diverses, ceinture, chaussettes et souliers). Drôle de chose que je trouvé inhumaine, ils m’ont déshabillé comme si j’étais un malfrat…».
Avant et même après la déclaration de l’Union Nationale de Presse du Congo, section Ituri (UNPC/Ituri), corporation regroupant des journalistes, qui se faisait imminement attendre, mais qui est allée jusqu’à 48 heures après l’incident, les condamnations fusaient de partout alors que d’autres maisons de presse avaient déjà pris leurs positions, celles de censurer toute diffusion provinciale de la police ou de l’armée.
Tout de suite l’affaire a provoqué un tollé au sein de la classe journalistique iturienne et même d’ailleurs. Des voix se sont levées de tout bord. Des décisions immédiates ont été prises selon le jugement de chacun des médias et non médias senti lésé par le fait, l’affaire est allée au-delà de couche des journalistes. Le Bureau des droits de l’homme de la Monusco et l’organisation Journaliste En Danger étaient d’ores-et-déjà saisies de l’affaire; JED est allé même ouvrir un dossier à l’Auditorat Supérieur de l’Ituri.
En date du 20 Avril 2022, le journaliste Sharif Bithum devrait se rendre au Bureau à la Police d’Investigation Criminelle de Bunia où il était invité pour faire sa déposition en rapport à l’agression qu’il avait subie. Séance tenante, ces agresseurs qui déjà étaient aux arrêts, (deux militaire FARDC et un policier) sont passés aux aveux de leur bavure et ont, sur le champ, présenté leurs excuses à la victime de leurs actes. Du coup, ils ont vu le pardon leur être accordé et ainsi la plainte à la PIC a été retirée à leur charge.
«J’ai décidé unilatéralement de gracier ces policiers et militaires qui m’ont maltraité. Je retire d’ailleurs la plainte qui pèse contre eux !», a écrit Sharif dans un message sur le réseau social.
Aussitôt apris, les confrères journalistes ne se sont pas privés de bourdonnements et critiques, toutes les lèvres ont porté le nom de Sharif Bithum, certains ont estimé qu’il a encouragé l’impunité et que le mal va continuer impunément.
En dépit, cette décision est restée personnelle et seul son auteur en est responsable. Mais, l’affaire est close devant la justice.
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Rédaction

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