Bunia : quand la technologie force la disparition du métier de « charretier »

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Depuis plusieurs décennies cette catégorie sociale a servi cette ville voire l’ensemble des habitants de la province de l’Ituri. Elle a facilité et continue, malgré tout, à rendre service pour notre société en rendant possible la mobilité de nos marchandises.
Mambo Loji Justin, un de leur qui s’est livré à cœur ouvert à ITURIKWETU.NET reconnaît qu’ils sont devenus « sans valeur » par manque de clientèle. Mettant en cause la présence multiple des motos à 3 roues communément appelées « triporteurs ».
Ces engins modernes ne nécessitent pas grand effort pour embarquer et déplacer des marchandises. En plus, elles peuvent transporter des grandes quantités de marchandises que les pousse-pousses ou les charrettes. Autant d’avantages qui facilitent à ces engins automoteurs à gagner en terme de concurrence.
Parlant de leurs recettes journalières, Mambo regrette que la vie devient de plus en plus dure pour ses semblables. Auparavant, ils gagnaient entre dix milles et quinze milles Francs Congolais (soit 5 à 7.5 dollars américains) par jour. « Actuellement, dit-il, nous sommes incapables de mobiliser même trois milles Franc Congolais (soit 1.5 dollar américain).» Une situation qui « cause des troubles psychologiques graves » aux charretiers, dont l’ivresse excessive pour certains.
Avec cette somme modique, cette couche de la population de Bunia et de l’Ituri, est « incapable » de payer le loyer de leurs maisons, prendre en charge les frais de scolarité de leurs enfants et « surtout d’assurer la prise en charge alimentaire de leurs familles. », a-t-il regretté.
Il sollicite l’accompagnement des autorités provinciales
Mambo reconnaît que leur métier reste désorganisé car ne possédant aucune structure de revendication et ou de plaidoirie. Il demande aux autorités municipales et provinciales de courir à leur secours en structurant leur métier de celui de motards à deux et trois roues.
« […] qu’elles nous aident à trouver un représentant qui fera chaque fois notre défense afin de protéger la vie des dizaines de personnes ayant opté pour ce travail.», a-t-il poursuivi.
En ville de Bunia, le peu de charretiers restant sont localisés aux divers marchés publics mais dont la majorité est au marché central. Pour survivre, ils sont obligés à rabattre le prix de leur service trois ou quatre fois moins pour gagner leur marché. A cela s’ajoute la souffrance musculaire qu’ils doivent fournir pour satisfaire leurs clients, avec beaucoup de conséquences sanitaires.
Sharif Bithum Ali

Rédaction
Un collectif des blogueurs regroupant des jeunes journalistes, étudiants, analystes et intellectuels passionnés de l’écriture et de nouvelles technologies de l’information et de communication.