Bunia : Un journaliste blogeur agressé par les éléments de la police en patrouille jusqu’à être déshabillé

|
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Sharif Bithum Ali, journaliste à la chaîne de Radio Canal Révélation, émettant sur la fréquence 100.7 Fm à Bunia, correspondant du média en ligne tazamardc.net & blogueur dans l’asbl Ituri Kwetu (iturikwetu.net), a été victime, samedi 16 Avril 2022 vers 19 heures 30 minutes, d’une “maltraitance policière” en patrouille mixte avec les FARDC.
La victime qui nous a alerté via un message WhatsApp parvenu samedi soir à la rédaction de iturikwetu.net, précise que le fait s’est produit au niveau du terrain de football de la regideso au quartier Saïo dans la commune de Nyakasanza, non loin de son domicile familial.
«Je tiens à vous informer que je venais d’être victime d’une maltraitance ce soir à 19h30 au niveau du stade de la regideso au quartier Saïo, alors que je me rendais à la mosquée pour la prière du soir», peut-on lire dès le début du message d’alerte de la victime.
Comme tout citoyen doit toujours se munir de ses pièces d’identité partout, il lui a été demandé de brandir les siennes et il l’a fait, mais malheureusement ses cartes d’identité et de service ne l’ont pas épargné à l’humiliation.
«Malgré que j’aie présenté toutes mes pièces d’identité & de service, ils [ces patrouilleurs] ne m’ont pas libéré», regrette le jeune blogeur Sharif Bithum.
Chaque jour qui passe alors que les autorités provinciales de la police comme celles des fardc ne cessent de solliciter l’appui des médias pour l’accompagnement de leurs missions, grave est de constater que les chevaliers de plume soient plutôt vus & traités comme d’antagonistes (ennemis ou adversaires) des agents de l’ordre & de sécurité.
«Quand ils ont compris que je suis journaliste, ils m’ont fait savoir que c’est nous, “journalistes”, qui vilipendons leur métier», nous a renseigné notre confrère dans la même alerte.
Il s’en est suivi leur bavure habituelle connue de tous, à savoir le dépouillement de téléphone & portefeuille d’argent. En outre, Sharif s’est vu depouiller de ses souliers, chaussettes, ceinture & ses diverses cartes.
Et comme cela ne suffisait pas, pour très bien s’illustrer dans leur cruauté excessive, sans aucun sens d’humanisme, ces agents de l’ordre sensés pourtant proteger, vivre en harmonie et collaborer avec la population, ils sont allés même jusqu’à “débarasser” le journaliste de ses vêtements avant de l’obliger de leur donner une partie de cette somme d’argent qu’ils avaient retrouvée sur lui avant de le libérer.
Cet acte inhumain, sans respect de la dignité ni de droits de l’homme, ternissant l’image des services de sécurité, a aussitôt révolté des journalistes confrères de Bunia & d’environs. En attendant le prononcé de l’Union Nationale de la Presse du Congo, section Ituri, UNPC/Ituri, certains de confrères exigent des excuses ouvertes de la police alors que d’autres, déjà, ont choisi la censure (restriction) de toutes les informations de la police et de l’armée sur les médias.
Si l’UNPC ne pourra pas prendre la défense de ses membres, du moins il ne manquera pas une issue. Un autre journaliste de Bunia avait été victime d’agression et d’extorsion de ses matériels de travail alors qu’il réalisait l’interview lors des protestations contre l’achat des plaques d’immatriculation à plein centre ville de Bunia. Depuis, il n’est jamais remis dans ses droits.
Ca doit s’arrêter !
Rédaction
