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Célébration du 8 mars : une fille encore tuée à Mongbwalu, portant à trois cas dans deux semaines

Par Gloire Mumbesa

Alors que nous sommes à quelques heures de la célébration de la journée mondiale dédiée à la femme, ce samedi 8 mars 2025, nous déplorons la mort de trois femmes en l’espace seulement de deux semaines. Elles sont mortes, tuées par des hommes porteurs d’armes dans la commune rurale de Mongbwalu en territoire de Djugu.

Cette situation  met en mal les efforts de toute la communauté qui lutte contre les violences basées sur le genre dont majoritairement sont victimes, des femmes, jeunes filles et enfants de cette entité minière située à 85 kilomètres de la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri.

La nuit de jeudi à ce vendredi 7 mars 2025, une fille d’une vingtaine d’années a été tuée par des bandits armés à Inyemakanga, vers Kadawasi situé en limite juste avec la commune et le groupement Wazabo. La victime se trouvait dans une mini alimentation accompagnée des autres jeunes prenant de l’alcool lorsque des hommes armés ont surgi aux environs de une heure du matin en ouvrant le feu sur tout celui qui s’y trouvait.

Sur place, une autre jeune femme, un enfant d’environ 9 ans et trois hommes ont été grièvement blessés par balles. Ces criminels ont juste eu quelques sommes d’argent ravies au près des victimes avant de se volatiliser dans la nature, indique Amboko Adjo, chef du milieu.

Des femmes se promenant dehors la nuit sont toujours exposées aux viols

Le mardi 25 février dernier sur la Radio Communautaire Tuungane, une radio locale émettant à Mongbwalu, la responsable du service Genre dans la commune lançait un message de prise de conscience et de vigilance à toutes les femmes et jeunes filles qui fréquentent les espaces chauds de la commune jusqu’à rentrer aux heures tardives à leurs domiciles.

Madame Jeanne Ndjangusi s’exprimait après un cas de meurtre d’une femme de trentenaire survenu la nuit de vendredi à samedi 22 février au quartier Zubula. D’après les différents témoignages, la victime revenait d’un débit de boisson, elle a d’abord été torturée par ses bourreaux qui l’exigeaient le rapport sexuel. Une fois obtenu ce qu’ils cherchaient, ils ont décidé de mettre fin à sa vie. Dans ce quartier, c’est le troisième cas. En 2024, deux autres femmes sont mortes après avoir subi des violences sexuelles collectives commises par des hommes inconnus. Rien jusque-là n’est encore fait par les autorités qui gèrent ce quartier où des cas de viols sont souvent rapportés.

Au quartier Kilo-moto, précisément à Nzebi centre, c’est une autre femme qui a été tuée par des hommes armés non autrement identifiés la nuit de vendredi à samedi 1er mars 2025. Suivant les explications du chef de ce quartier Ndjabu Nyodaba Innocent, la victime revenait du domicile de son pasteur qui l’avait invité avec son époux après une dispute conjugale lorsqu’elle a été attaquée vers 23h par des hommes armés à bord d’une moto.

Les auteurs courent librement dans la nature

Personne n’est à mesure jusqu’à ce jour de dire si c’était un assassinat ciblé ou alors la victime se serait retrouvée à une mauvaise heure à un mauvais endroit. Des enquêtes ouvertes par les services de sécurité pour retrouver les traces des auteurs n’ont pas encore produit les résultats qu’on espère tous pour qu’ils soient jugés.

Posons des actions concrètes en signe de solidarités

Puisse cette tragédie nous servir d’interpellations, nous rappelant que nous avons tous un rôle à jouer pour lutter contre les violences sexistes faites sur la femme. Espérant que ce samedi 8 mars 2025 sera une journée de réflexion et de prise de conscience où les actions menées témoigneront notre solidarité envers les femmes victimes vivant dans toute la partie Est de la République Démocratique du Congo.

Ne nous contentons pas seulement de fêter ou de porter des pagnes, ce qui n’est pas en soi une mauvaise idée. Mais il y a une grande différence entre la lutte et la fête.

Gloire Mumbesa

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