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Ces filles-mères qui ont repris le chemin de l’école à Mongbwalu pour réaliser leurs rêves, voici leurs motivations

Des jeunes filles tombées enceintes précocement et devenues conséquemment des filles-mères ont eu le courage de reprendre le chemin de l’école après avoir donné naissance à leurs bébés. Elles sont visibles dans la commune de Mongbwalu, principale agglomération du territoire de Djugu riche en minerais. Elles ont été motivées par le souci d’atteindre ou réaliser chacune ses rêves d’enfance. Le bureau Genre, famille et enfants de la place encourage ces filles qui ont bravé la honte en reprenant le chemin de l’école et appelle les parents à accorder une seconde chance aux enfants se trouvant dans des situations similaires.

Mongbwalu, une commune rurale de près de 200 mille habitants, dont la principale activité est l’exploitation artisanale de l’or, est parmi les entités ayant le taux élevé des cas de violences sexuelles, qui amènent à des conséquences de grossesses non désirées, des Infections Sexuellement Transmissibles, les VIH, etc.. D’après le rapport trimestriel du bureau Genre de cette région rendue publique à la fin du mois de Mars 2022, depuis le début de l’année en cours, c’est au moins 39 jeunes filles qui ont été victimes de cas de violences sexuelles et une trentaine d’autres ont été rendues grosses au cours de la même période. Le phénomène fille-mère est une situation difficilement acceptée dans plusieurs familles qui se sentent déshonorées par leurs filles qui ont fait des enfants sans être mariées. Certains parents ont eu du mal à digérer les faux pas de leurs filles à qui ils ont toujours souhaité le meilleur.

«Quand je suis tombée grosse, j’avais 16 ans. Mon père m’a chassée de la maison parce qu’il ne voulait même pas me sentir. Le responsable de la grossesse qui avait presque le même âge que moi avait pris fuite. Je n’étais pas la bienvenue chez ma belle famille où j’ai passé deux mois avant que ma mère ne vienne me récupérer. J’avais perdu du poids», déclare une fille élève mère d’un enfant que j’ai croisée à l’école ITI, Institut Technique Industriel.

Son rêve de devenir une éducatrice de l’école primaire est sa principale motivation de refaire le chemin de l’école contrairement à une autre fille de cette même école, qui fait la deuxième des humanités, qui me déclare être retournée à l’école parce qu’elle veut réaliser son rêve de l’infirmière. Au complexe scolaire Salama où j’ai croisé une fille d’une vingtaine d’années qui fait la quatrième année des humanités, c’est la carrière politique qui lui tient en coeur.

«J’ai toujours voulu être comme ces femmes que je vois à la télé, mais je ne crois pas y parvenir sans étudier», indique-t-elle.

A l’Institut de Mongbwalu, Institut de Sayo ou encore à l’Institut Goli où ces filles devenues précocement mères poursuivent aussi avec leurs études, elles appellent cependant les autres filles-mères à ne pas se décourager plutôt elles leur demandent de les rejoindre à l’école l’année prochaine afin d’être utiles à la société. Une société qui les regarde souvent d’un œil méprisant comme si elles ne valent plus rien partant de la honte qu’elles ont eue à donner à leurs familles respectives par le fait de devenir mères sans être mariées, ce qui doit changer si nous voulons vraiment voir les femmes réussir dans divers domaines de la vie. Aujourd’hui, elles [ces filles] ont le statut de filles-mères, mais demain sûrement cette appellation du commun de mortel aurait disparu, on y croit.

Madame Jeanne Njangusi, responsable intérimaire du bureau Genre, famille et enfants de cette entité minière, salut le courage de toutes ces jeunes filles qui ont eu des enfants, mais ont, avec toute humilité, préféré et accepté reprendre le chemin de l’école. L’avenir n’étant pas connu, elle [Madame Jeanne] demande aux parents de ces enfants d’accorder une seconde chance à leurs filles pour leur garantir un avenir meilleur.

«Je félicite et encourage ces filles, parce que nombreuses d’elles pensent qu’en mettant au monde pendant qu’elles sont encore élèves, tout est fini pour elles pourtant, non. J’encourage également les parents dont les filles se sont retrouvées dans la même situation à les renvoyer à l’école. Je considère l’erreur qu’elles ont commise comme l’accident de la jeunesse qui ne doit pas nous pousser à ne pas avoir encore de la considération envers elles. Personne ne connait l’avenir, nous ne connaissons pas non plus l’avenir de nos enfants alors donnons leur la chance d’étudier», estime Jeanne Njangusi.

Gloire Mumbesa

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