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Crise à l’Est de la RDC : peut-on l’attribuer à Mzee Kabila, JKK, Fatshi ou encore à la population congolaise ?

Par Sarah Abibo

Depuis plusieurs décennies, le monde voit l’Est de la RDC à travers des lunettes à vitre rouge. Avec ou sans lunettes, les événements en disent long et la répercussion sur la population est palpable faisant appel à d’extrêmes urgences. Cependant, et les autorités et le monde s’attardent encore à pousser des arguments sur les causes et les responsabilités d’où il n’en sort aucune une unanimité. Si nous parlions de responsabilités, les acteurs sont tant internes et externes:

Commençons d’abord par Mzee Laurent Désiré Kabila. Lors de sa prise de pouvoir en 1997 par coût d’État face à la dictature de Mobutu, Mzee s’est allié au Rwanda, avec qui, il a signé plusieurs accords dont certains restent jusqu’à nos jours incompris. À cette époque, pour lui la seule issue pour renverser le régime de Mobutu était de se lier avec cette nation peu importe les clauses du contrat. Une fois au pouvoir, il s’est donné la peine de ne plus respecter ses engagements et qui, lui a coûté la vie selon plusieurs sources. Cependant, le fait pour lui de mourir n’a pas sauvé le pays, d’autant plus que ses partenaires n’ont jamais cessé de réclamer le respect de leur «contrat». Chose qui, selon certains analystes continue à coûter la vie à plusieurs milliers de congolais.

Quid du passage de Joseph Kabila au pouvoir

Après la mort de son père, Joseph Kabila s’est retrouvé au pouvoir, ceci en passant par la répartition du pouvoir (1+4), puis les deux élections de 2006 et 2011. Pendant son règne, le pays n’a pas été épargné par des troubles et la guerre, passant par la création du mouvement du 23 Mars qui prend l’ampleur jusqu’à ce jour avec le nom du M23.

Tout comme son prédécesseur, selon nos sources, Joseph Kabila a également signé des accords, cette fois-ci avec le mouvement rebelle du M23, après que celui-ci ait pris d’assaut la ville de Goma. Nos sources ajoutent que ce compromis constituait au retrait des rebelles des zones contrôlées sous condition d’exploitation des minerais congolais. Ce qui, malheureusement n’a pas toujours permis la stabilité absolue et une sécurité certaine dans la partie Est de la République Démocratique du Congo.

Fatshi, acteur ou victime ?

Difficile à préciser avec exactitude si l’actuel président de la RDC est victime ou fait partie des acteurs de cette nouvelle vague d’insécurité dans la partie Est du pays. Cependant, selon plusieurs sources, et même selon Corneille Nangaa, nouveau chef rebelle du mouvement Alliance pour le Fleuve Congo, AFC/M23, ancien président de la commission électorale nationale indépendante (CENI), ayant proclamé en 2018, Félix-Antoine Tshisekedi comme étant président de la République ; a récemment révélé: ce dernier n’avait pas remporté ces élections face à son challenger Martin Fayulu, mais il aurait signé des accords avec le camp Kabila.

Incluant les accords signés entre ce dernier avec le mouvement rebelle pour la sécurité à l’Est du pays. Mais après avoir remporté les élections, ce dernier aurait décidé de tout annuler pour réformer le pays. Cela aurait déplu à ceux qui lui auraient donné ce poste. C’est ainsi que tout à repris, pour dire que le mouvement rebelle s’est encore réorganisé pour commencer les exactions. On se souviendrait même, avant que le M23 reprenne avec leur terreur dans l’occupation de plusieurs entités congolaises, ses dirigeants ont été invités à Kinshasa pour une rencontre avec le président Félix, laquelle rencontre n’a pas eu des issues favorables et aurait même poussé ces rebelles à relancer la guerre.

Rwanda, tireur des ficelles ?

Il est vrai, au début avec la naissance du mouvement rebelle du M23, l’implication du Rwanda semblait être voilé. Mais nul n’ignore, tout est parti des accords signés par Mzee et que cette nation n’était pas aussi bête pour baisser les bras. Cependant, depuis toujours, le Rwanda, selon plusieurs sources, ne cesse de soutenir militairement des rebelles actifs à l’Est de la RDC, tout en se cachant derrière eux pour éviter des sanctions liées à sa participation directe dans la guerre au Congo-Kinshasa. Pour preuve, depuis le début de cette énième vague d’insécurité, la présence des troupes rwandaises se fait voir aux côtés des rebelles AFC/M23 selon plusieurs rapports des experts des Nations-Unies. Ce qui confirme que le Rwanda n’est pas seulement un tireur des ficelles mais en grande partie acteur dans l’insécurité à l’Est du pays.

Qu’en est-il de la population congolaise ?

Si on pouvait parler des victimes, en grande partie la population congolaise y est. Cependant, il ne faut pas omettre l’hypothèse selon laquelle certains congolais contribuent également à l’insécurité dans la partie Est de la RDC. Commençant par des groupes armés locaux composés en majorité par des fils du pays qui, d’une manière à une autre sèment terreur dans des conflits incompris. À cela s’ajoute, certains, par manque de patriotisme, prennent le plaisir de trahir le pays en s’associant avec ses ennemis.

Entre temps, l’histoire se répète à certains niveaux, par exemple, Corneil Nangaa, ne serait-il pas entrain de répéter un “déjà-vu”?
Pendant que la situation humanitaire est lamentable, la terreur frappe aux portes des innocents, le pillage des ressources et biens de la population se fait à ciel ouvert, … l’histoire de l’AFDL en 1997, ne lui chuchote  aucune morale? Soit le fils du pays serait tout simplement fermé à toute forme de leçon de morale.

En tout, la situation dans la partie Est de la RDC est trop complexe, sa résolution nécessite l’analyse des causes profondes, faire des sacrifices assez forts avant de prendre des décisions importantes.

Sarah Abibo

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