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Des miliciens CODECO veulent rentrer à Mongbwalu pour cohabiter avec la population

Une lettre signée en date du 15 Juillet 2022 par un élément de la milice CODECO au grade de Major a fait récemment le tour des réseaux sociaux. Adressée au bourgmestre de la commune rurale de Mongbwalu, une entité minière située dans le territoire de Djugu, cette lettre vient solliciter à l’autorité communale une cohabitation pacifique des éléments de cette milice se trouvant aux environs de la commune de Mongbwalu avec la population locale. Si la lettre est authentique et que réellement elle a été adressée au bourgmestre, je doute fort qu’elle soit répondue.

Sans vouloir entrer dans les critiques de forme et de fond de la lettre, je voudrais plutôt leur dire qu’ils ont mal choisi le destinataire. Au delà du fait que la province de l’Ituri est sous une administration spéciale de l’état de siège, dans une situation sécuritaire à haute sensibilité comme ce que traverse l’Ituri, le bourgmestre d’une Commune Rurale ne peut pas autoriser à une milice, auteure de massacres de la population civile à venir cohabiter avec celle-ci, déjà victime. Pour dire que, la lettre devrait être envoyée au gouverneur de province à qui revient le pouvoir d’étudier la demande ensemble avec le comité provincial de sécurité avant d’envoyer le rapport à la hiérarchie du pays.

Partant des expériences passées que la population de Mongbwalu et ses environs a vécues lors de la présence de ces miliciens au quartier Kilo-Moto, plus précisément à Sayo et à Nzebi, vers la fin de l’année 2020 et le début de l’année 2021, il sera difficile que cette demande leur soit positive. Après qu’ils aient signé l’acte d’engagement de la paix en présence des anciens seigneurs de guerres envoyés par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, ils se sont livrés à plusieurs cas de tracasseries, arrestations, séquestrations, vols et meurtres.

Ils se sont ensuite livrés à l’exploitation artisanale d’or dans le site minier de Ngunga, une concession d’une société minière appelée Mongbwalu Gold Mines, MGM en sigle. Ce qui avait provoqué de la colère au sein des forces de l’ordre qui n’ont pas digéré les actes d’humiliation infligés à la population civile. Des affrontements avaient alors éclaté entre les deux forces pour déloger la milice de l’entité minière de Mongbwalu. Plusieurs cas de mort du côté ennemi et du côté civil avaient été rapportés pendant cette opération.

Plusieurs factions de cette milice CODECO ont remis, il y a de cela quelques semaines, au gouverneur militaire à Bunia leur acte d’engagement unilatéral de cessation des hostilités en territoire de Djugu. Un geste salué par l’ensemble de la population qui voudrait voir les signataires respecter leur parole pour favoriser le retour d’une paix durable dans cette partie de l’Ituri.

Plutôt que de demander la cohabitation avec la population civile de la région de Mongbwalu, je voudrais que les responsables de la milice CODECO demandent au gouvernement congolais d’accélérer le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire et social.

Gloire Mumbesa

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