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Ituri : Bain de sang ou berceau de l’écriture ?

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Nombreux sont ceux qui pensent que les jeunes ituriens ne savent que manipuler les armes pour tuer leurs propres frères. C’est pas vrai. L’Ituri est une province à multiples talents malgré sa réputation de l’insécurité, qu’on espère un jour, prendra fin. Beaucoup d’entre les jeunes ituriens, sont amoureux de la lecture et de l’écriture. Pour preuve, je m’en vais, ce jour, vous faire découvrir un autre talent iturien qu’est la littérature.

La littérature est aussi iturienne

L’ituri compte plus d’une dizaine de jeunes qui produisent des œuvres de l’esprit dont, le tout jeune a 21 ans d’âges sans compter d’autres intellectuels et enseignants d’universités. Parmi eux, il y a ceux qui, à travers leurs plumes, écrivent ou relatent chacun à sa manière les réalités ituriennes.

Grace à ces œuvres littéraires, l’histoire de l’Ituri se lit à travers le monde, ce qui vient confirmer la capacité intellectuelle d’une jeunesse dont l’image est ternie par les conflits armés.

Être ensemble n’est pas être mélangé

Il est vrai que les conflits armés existent aujourd’hui en Ituri aux quels certains jeunes prennent souvent part, mais leur taux de participation ne peut qu’être estimé à moins de 40%. Ce que nous regrettons aussi, des jeunes qui peuvent s’occuper autrement pour gagner chacun sa vie, se livrent aux atrocités commises malheureusement sur leurs semblables. Que des exemples que je vais illustrer ici motivent et encouragent d’autres personnes dans la production des œuvres de l’esprit.

– KI-USHINDI-ISENGE, un jeune écrivain qui est aujourd’hui à sa quatrième publication de livre. Son tout premier est sorti en 2017 pendant qu’il était encore étudiant loin de sa province. Il a produit des œuvres comme « La science confirme la bible », « Révolutionner la Révolution au Congo »; « Champion de naissance »; « Le pouvoir de la femme à changer le monde ».

– Janvier Bamunoba un jeune écrivain iturien de 21 ans qui a écrit : « Le futur c’est maintenant ».

– Nathan Mugisa a publié : « Cœur fracassé »

– David Baraka a écrit : « Sur la RN27 » et bien d’autres livres écrits par des jeunes ituriens.

Ces œuvres sont une confirmation du talent de la jeunesse de ma province. La province de l’Ituri n’est pas seulement ce que l’on pense d’elle, elle est aussi une bibliothèque d’œuvres littéraires.

L’écriture n’est pas une distraction

Contrairement à ceux qui pensent que lire et écrire sont des distractions et/ou des aventures pour se faire connaître, l’œuvre littéraire est un produit de l’esprit qui mérite nos soutiens et encouragements. Il n’existe pas une grande satisfaction pour un intellectuel de prouver l’expression de sa pensée par écrits. Car, non seulement ça éclaire le monde présent dans un certain sens de son inquiétude mais également, ça oriente la génération future. Ça constitue une ressource non dégradable.
Car, l’écrivain ne meurt jamais, dit-on.

Un bon exemple à suivre

Pour avoir une jeunesse consciente et responsable, les parents sont appelés à inculquer, dans la tête de leurs enfants, un esprit de patriotisme, de créativité et de bonne conduite. Les enfants, à leur tour, doivent démontrer et manifester leurs talents cachés. KI-USHINDI, par exemple, s’il est aujourd’hui compté parmi les écrivains congolais et africains, c’est parce qu’il avait cette vocation en lui et s’est décidé de la concrétiser dès son jeune âge. « J’avais environ 14 ans et j’étais en 2ème année secondaire quand j’ai commencé à essayer d’écrire un livre bien qu’il n’a pas abouti, parce que j’ignorais vraiment par où commencer. » témoigne-t-il.

Par Sarah Abibo

Sarah Abibo

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