Ituri : la Cour des Comptes à bout de souffle ? Un rapport lève le voile sur de sérieuses limites

Bunia, 14 juillet 2025, à l’heure où la question de la transparence financière prend de plus en plus d’ampleur en République Démocratique du Congo, un nouveau rapport vient jeter un pavé dans la mare.
Présenté ce lundi à Bunia, ce document met en lumière les énormes difficultés rencontrées par la Cour des Comptes pour assurer efficacement le contrôle des finances publiques dans le pays et plus particulièrement en Ituri.
Derrière ce travail : le Cadre de concertation de la société civile sur les ressources naturelles en Ituri. Leur objectif : rappeler au grand public que cette institution est censée être un véritable garde-fou contre les détournements et la mauvaise gestion des deniers publics.
Un outil essentiel pour la redevabilité et la bonne gouvernance. Mais ce que révèle le rapport est pour le moins préoccupant.
Une institution affaiblie, presque paralysée
Selon les auteurs de l’étude, la Cour des Comptes est aujourd’hui confrontée à un manque criant de ressources. Pas assez de personnel, pas assez de moyens techniques ni financiers, résultat : elle ne parvient pas à remplir correctement sa mission.
Et dans un pays où les soupçons de corruption et de mauvaise gestion sont fréquents, cette faiblesse devient un problème de taille.
« Ce que nous avons découvert est inquiétant. La Cour des Comptes existe, mais elle n’a pas les moyens d’agir concrètement sur le terrain. Pourtant, son rôle est crucial pour éviter les abus », a souligné Dieudonné Kasonia, secrétaire permanent du Cadre de concertation.
Des recommandations… et maintenant ?
Le rapport appelle à une prise de conscience collective. Il insiste sur la nécessité de doter la Cour des Comptes des moyens adéquats, mais aussi de renforcer sa crédibilité et son indépendance. Car sans un organe de contrôle fort, difficile de parler de gestion responsable des ressources publiques.
Mais au-delà des constats, ce rapport veut surtout servir d’électrochoc. Il invite la société civile, les élus, les institutions publiques et les citoyens à exiger plus de transparence et à surveiller de plus près la manière dont sont dépensés les fonds de l’État.
Un débat essentiel pour l’avenir
Dans un contexte où chaque franc public compte, relancer le débat sur l’efficacité des institutions de contrôle n’est pas un luxe. C’est une nécessité.
Ce rapport est peut-être le point de départ d’une nouvelle dynamique en Ituri, où la lutte contre la corruption ne sera plus seulement un slogan, mais un engagement collectif.
