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Ituri : le chef d’Etat major général des FARDC à Bunia, au lendemain du carnage des ADF à Mungamba (Analyse)

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Par Sarah ABIBO

Même étant sous état de siège, des morts ne cessent d’être enregistrés dans la province de l’Ituri au nord-est de la République Démocratique du Congo. A la base, les mouvements rebelles locaux et étrangers.

Depuis le remplacement de l’administration civile par les militaires, une série de missions officielles des autorités de la RDC se poursuit en Ituri. Des cadres et hauts cadres militaires, politiques, sociaux ou humanitaires ne font qu’y effectuer des multiples missions, soit pour l’évaluation des situations qui prévalent sur place, soit pour l’inspection des opérations.

Vendredi 7 avril 2023, le chef d’état-major général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, le Lieutenant-général Christian Tshiwewe Songesha, est arrivé à son tour à Bunia, une première depuis la prise des fonctions qu’il occupe, pour une mission d’inspection des troupes sur le terrain, pendant que la population de Mungamba en territoire d’Irumu a eu à passer une nuit sombre la veille, suite à l’incursion des rebelles ADF dans leur entité. Au cours de leur assaut, cinq civils ont perdu la vie dont un nourrisson, selon la coordination de l’ONG CRDH Irumu. Cette zone pourtant censée être à l’abri suite à l’operation conjointe FARDC-UPDF menée dans la région contre ces rebelles.

L’opinion s’interroge, s’il faut continuer à enregistrer les arrivées des officiels pour des inspections pendant que la population continue à mourir ? Que font concrètement ces officiels avec des éléments recueillis dans leurs différentes missions, au regard de cette constance ou parfois la dégradation des situations sur le terrain dans cette province ? Faut-il qualifier de promenades de santé toute ces navettes qu’ils font dans cette province secouée par les atrocités des groupes armés ?

Voilà autant de questions qui malheureusement ne trouvent pas de réponses sur fond d’une crise qui n’a fait que trop durer, et c’est la population qui en paie le prix en sang.

Il faut le souligner, la situation dans cette jeune province du nord-est du pays va de mal en pire. L’Ituri est pris en étau par plusieurs groupes rebelles locaux et étrangers : CODECO, FPIC, CHINI YA TUNA, ZAIRE, MAI-MAI, ADF et alliés qui y opèrent et l’endeuillent sous les regards impuissants des services de sécurité, la communauté internationale y compris. Le sang des innocents coule comme de l’eau de la rivière et cela sans aucune considération à la sacralité de la vie humaine.

Il faudrait, selon certains analystes, en lieu et place de chaque fois envoyer des officiels sans une suite favorable, de préférence équiper et consacrer des moyens conséquents aux militaires FARDC engagés sur les lignes de front pour mettre dessus la paix; avec une autonomie de mener à bien leurs tâches, notamment celle de protéger l’intégrité territoriale du pays ainsi celle de garantir la protection des personnes et de leurs biens.

En ce qui concerne des groupes armés signataires des actes d’engagement, le gouvernement congolais devrait mettre des stratégies pour s’assurer que ces derniers ne vont pas à l’encontre des accords signés. D’où, en cas de dérapage, celui-ci [l’Etat congolais] devra user de sa force et s’imposer sur tout fauteur de trouble.

 

 

 

 

 

 

 

 

Sarah Abibo

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