Ituri: pourtant signataire de cessation des hostilités, CODECO continue avec des exactions. Pourquoi ? (Enquête)

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Par Papy Kilongo
Selon les sources de la société civile, coordination provinciale de l’Ituri, les miliciens du groupe armé local Coopérative pour le Développement du Congo, CODECO, n’ont jamais cessé avec les tueries de personnes ; après environs deux semaines qui ont suivi la remise et signature de leur acte d’engagement à la cessation des hostilités et d’adhésion au processus de paix, intervenu le 16 juin 2022. Cette structure civile évalue à plus de 1.000 personnes tuées en l’espace de 9 mois par les membres de cette milice, depuis la remise de son acte. Le pourquoi et le comment de l’infinité de ces tueries de la populations malgré leur adhésion au processus de paix, sont les principales inquiétudes de toute personne éprise de paix en Ituri et ailleurs.
Les miliciens de CODECO sont et restent-ils incontrôlables
Le nombre exact des éléments qui compte ce groupe armé n’a jamais été révélé publiquement, et même ignoré par plusieurs d’entre les miliciens eux-même. Cependant, des sources qui les sont proches murmurent un nombre estimatif qui frôle 45 mille éléments sur l’ensemble de la province de l’Ituri. Ces éléments, essentiellement des jeunes, sont divisés en peloton, compagnie, bataillon, régiment, brigade, …, chapotés par des majors et colonels voire des généraux tous autoproclamés sans éthiques ni déontologie de commandement. Le nombre élevé des éléments rend la tâche difficile aux chefs de troupes pour le contrôle de munition, des armes, la position et action de chacun.
Les leaders de ce mouvement n’ont plus le contrôle de tout
Selon certains éléments de la milice de la CODECO que nous avons abordés; jadis, les miliciens gagnaient 20 dollars américains par mois à part des avantages lors, notamment des pillages, l’argent tiré de l’Or après exploitation arbitraire, l’extorsion, … Depuis un peu avant la remise de l’acte d’engagement, nombreux d’entre ces miliciens ont enregistré plusieurs mois d’impaiement, confirment nos sources, une situation qui contribue considérablement à l’errance des miliciens en quête des biens, semant quotidiennement désolation à leur passage.
Même les instigateurs de ce mouvement rebelle qui, jusqu’ici, restent dissimulés, n’intiment plus de l’ordre avec la prémonition qu’il sera respecté au maximum, nous renseignent des sources qui leur sont proches.
Toutes les factions de CODECO ne sont pas dans le processus de paix
CODECO est un groupe armé à plusieurs fractions selon les intérêts qui divisent les leaders [commandants] de ladite milice. Chacun d’entre ces derniers est chef dans son fief bien qu’ils s’unissent pour résoudre certaines questions communes, telle que la provocation et/ou l’agression d’un autre groupe armé, en l’occurrence Zaïre.
L’une des fractions, URDPC/CODECO, signataire de l’acte d’engagement bien qu’elle continue, elle-aussi, à opérer en tuant la population dans les secteurs de Walendu, essaie de convaincre les autres fractions à se rallier derrière elle.
Certains de ceux qui sont favorables aux processus de paix, profitent de se faire de l’argent en attendant le PDDRC-S
Des attaques ciblées, les réponses aux présumées agressions de la milice du camp opposé, Zaïre, les incendies des villages, pillages, kidnappings, embuscades, vol des bétailles, … certains éléments de la milice CODECO le font pour s’entasser des biens de valeurs avant le démarrage effectif du Programme DDRC-S. Si les leaders avouent aux éléments de troupe que la justice aura à faire aux commandants, les miliciens de basses classes eux, se questionnent sur leur bénéfice final du temps passé dans la brousse, tuant les gens.
Pendant ce temps les FARDC sont-elles clouées ?
En tout cas pratiquement, ça en a l’air. Actuellement, CODECO, pour ne pas dire URDPC, est parmi les résultats que brandissent les autorités de l’état de siège comme étant l’un des fruits de cette démarche à la recherche de la paix.

Rédaction
Un collectif des blogueurs regroupant des jeunes journalistes, étudiants, analystes et intellectuels passionnés de l’écriture et de nouvelles technologies de l’information et de communication.