Ituri : voici ce qu’il faut comprendre des idées partagées sur la levée ou maintien de l’état de siège (analyse)

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Selon les observations récentes, Le mot « état de siège » est parmi les vocables les plus prononcés par la majorité de la population lors des critiques, surtout, par celle de la ville de Bunia. Pendant que les uns ne jurent que pour la levée de cette mesure exceptionnelle en Ituri à cause de « son inefficacité », les autres pensent que le problème de cette jeune province ne réside pas présentement à ce niveau et qu’il faut l’appui consistant du gouvernement central. Pourquoi cette équivocité dans une province victime des actions de ses propres fils ? que veulent en réalité les ituriens ? ébauche de réponse dans cette analyse.
Pourquoi cette dualité ?
En Ituri, il est vrai que la population est trop manipulable, au point que des frères sont capables de s’éventrer sans bien déchiffrer la raison façade leur présentée par les instigateurs. C’est derrière un tel agissement que beaucoup d’ituriens sont positionnés, politiciens et différentes structures, pour être du côté de l’état de siège ou contre. Les cauchemars, c’est l’oublie du vrai problème de l’Ituri qui est l’insécurité causée par les ituriens, en remplacement des profits antisociaux notamment.
Voici quelques intérêts qui favorisent l’ambigüité sur l’état de siège
– Politique : Nulle est besoin de rappeler que les députés et ministres provinciaux de l’Ituri sont en chômage depuis l’avènement de cette mesure exceptionnelle, dans la province. Plusieurs mois de leurs émoluments et subsides ne sont payés, et sont privés des avantages qu’ils devraient avoir pendant la période qu’occupe l’état de siège, dans leur mandat. Par dessus tout, les élections du 2023 pointent déjà à l’horizon, ce qui fait que leurs avenirs politiques sont en danger par le simple fait qu’ils ne sont pas en action pour attitrer la confiance de la population vers eux. Ces raisons parmi tant d’autres, peuvent facilement pousser les politiciens ituriens à chercher comment imposer leur opinion, celle de mettre fin à l’état de siège, pour leur intérêt individuel en préambule.
Cependant en coulisse, les députés provinciaux en veilleuse craignent pour l’avenir sécuritaire de l’Ituri après l’état de siège. Quelques-uns d’entre eux, abordés à ce sujet, pensent que si cette mesure sera levée, « […] alors il faudra un oiseau rare pour diriger l’Ituri, vu la situation actuelle. Où trouver cet oiseau ? » s’interroge l’un des honorables.
– De l’autre côté, ce sont les intérêts économiques. Les arrestations et interpellations sans nombre des administratifs qui étaient reprochés de détournement de deniers publics pendant l’état de siège. Ces actions quoi que salvatrices, ont créé la répugnance de cette mesure dans le chef de plusieurs opérateurs économiques et administratifs, a-t-on constaté. Ceci, par la crainte d’être cité parmi des présumés détourneurs devant la justice. « D’un côté l’état de siège nous met mal à l’aise », a laissé entendre un opérateur économique dans un échange.
– Les structures citoyennes : ces dernières défendent l’intérêt de la population, de fois, en pile ou face. Tout dépend des opportunités qui se présentent devant leurs animateurs. Ils sont capables de changer à tout moment.
Le seul intérêt que les notables de la province ont en commun avec la population iturienne, c’est la persistance de l’insécurité. Et donc si la population peut demander la levée de l’état de siège, c’est à cause des hostilités qui ne cessent de refaire surface, pendant l’état de siège par des miliciens. Deuxièmement, ça serait dû à la durée de cette mesure exceptionnelle ou la restriction de quelques libertés.
La commission de défense et sécurité de l’assemblée nationale quant à elle, prône que la province de l’Ituri ne mérite d’être dirigé que par un militaire. «Pour la neutralité dans la gestion politico-économique et sociale», estime-t-elle.
Que veut la population dans tout ça ?
Ce qui importe pour les ituriens, c’est la paix. La cessation des hostilités, c’est le rêve de tout iturien. Au-delà des intérêts communautaires, politiques et égoïstes des notables et décideurs ituriens, la quiétude de la population devrait être la priorité de tous et non l’alibi.
Tenez, le gouvernement militaire en Ituri n’est pas éternel. L’insécurité de cette province ne préoccupe pas plus que l’agression de Bunagana au Nord-Kivu. Le peuple iturien devrait être prévoyant. Les actes d’engagements unilatéraux signés par des groupes armés pendant l’état de siège, ne seront pas bien entretenus par un iturien à la tête de la province, vu que cette dernière est souvent dirigée par des tendances communautaires.
Chacun de groupe armé en connotation communautaire fera l’effort de mettre le bâton dans le roue du gouverneur civil supposé membre de la communauté adverse. L’évolution de la situation sécuritaire de l’Ituri risquerait de recommancer à zéro. Vu la volonté du chef de l’état, seule une bonne décision sans complaisance sauvera la province de l’Ituri.
Lire aussi :
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CAP

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