loader image

Journée de la langue maternelle à Bunia: apprendre à ses enfants le français ou l’anglais, est-ce ça la meilleure éducation ?

Par Janviette Isenge

Le 21 février: une journée dédiée à la célébration de la journée de la langue maternelle au travers de l’humanité. Dans la partie Est de la République démocratique du Congo, à savoir à Bunia dans le chef-lieu de la province de l’Ituri, la journée consacrée à la langue maternelle n’est pas passée inaperçue. L’université shalom de Bunia (USB) s’est choisie sa manière de la célébrer, la décaler d’un jour, c’est-à-dire le 22 février 2025. Pour ce faire, l’USB a organisé une série d’expositions de plusieurs thématiques et plusieurs cultures.

Le thème central est alors « l’égalité des cultures, l’égalité des communautés ainsi que l’égalité des langues ».

À cette occasion le professeur Arali Bagamba révèle qu’on peut compter 22 langues maternelles en province de l’Ituri, selon la Société Internationale de la Linguistique (SIL).

« Exceptionnellement, la province de l’Ituri compte 22 langues maternelles. Cela est une richesse à exploiter pour le développement de la province », assure-t-il

Diversité culturelle en Ituri : richesse ou source de conflits ?

La province de l’Ituri traverse des crises humanitaro-sécuritaire depuis de nombreuses années, qualifiées des conflits communautaires ou ethniques.

La diversité de la langue en Ituri est loin d’être une source de conflits, car les langues n’ont jamais causé conflit.

En Ituri, les conflits sont plutôt causés par la divergence culturelle et par les problèmes politiques, indique le chargé de mobilisation et attaché à la recherche stratégique de la SIL.

« Les langues entre elles ne se battent jamais. Ce sont les personnes qui, ayant identifié leurs victimes, utilisent les langues comme moyens de les identifier. Sinon, la diversité de langues en Ituri est une grande richesse pour l’Ituri. Nous sommes l’une des rares provinces en RDC où l’on retrouve les langues nilotiques, soudanaises, bantous et cela fait une richesse extraordinaire pour l’Ituri », a-t-il affirmé.

Il rajoute : « il n’existe pas une langue supérieure à l’autre. Il n’existe que des langues qui ont des audiences plus larges que les autres ».

Par ailleurs, ce dernier recommande aux parents de parler leurs langues aux enfants dès le bas âge afin de permettre la transmission de la culture, les valeurs et le savoir traditionnel pourvu que les enfants se sentent fiers d’appartenir à la communauté .

« J’aimerais que les parents cessent de croire que lorsque leurs enfants parlent français ou anglais qu’ils sont mieux éduqués. C’est lorsqu’un enfant parle sa langue maternelle dès l’enfance, il se crée une manière correcte de parler une langue et se sent fier d’appartenir à une communauté », a-t-il martelé.

En rappel, cette journée internationale de la langue maternelle fut proclamée le 21 février 2000 par l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO ) afin de promouvoir la diversité linguistique et culturelle, mais également la protection de toutes les langues utilisées par le peuple du monde entier.

Janviette Isenge

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page

IK - Ituri Kwetu

GRATUIT
VOIR