Les calvaires que vivent les personnes kidnappées par des ADF sont inhumains. (Témoignage)

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Créé depuis 1995 par des mouvements d’opposition au régime du président de l’Ouganda Yoweri Museveni, le groupe armé ougandais dénommé Forces Démocratiques Alliées, (Allied Democratic Forces) ADF-NALU, sème désolation et amertume au peuple congolais depuis son installation dans la partie Est de la République Démocratique du Congo vers les mêmes années. Les populations civiles du Nord-Kivu et de l’Ituri sont victimes des exactions commises par ces hommes armés. Elles sont tuées, souvent de manière sauvage, égorgées, éventrées ou même coupées en machettes sans raison, après avoir été kidnappées. Celles qui sont prises en otage sont condamnées à des travaux forcés avant qu’elles ne soient tuées ou arrivent à s’échapper.
Contrairement aux autres groupes armés locaux actifs en Ituri et dans le Nord-Kivu, ces rebelles de l’ADF se distinguent par leur mode opératoire. Ils se caractérise par des incursions et destructions de biens de la population civile dans des villages et sur des routes peu ou plus fréquentées tuant ainsi les passagers et chauffeurs, avant de procéder aux pillages et incendies des biens.
Des personnes qui survivent pendant les incursions de ces hommes armés dans des villages, sont amenés vers une destination inconnue. Mais, que deviennent alors ces personnes ? Que font continuellement les kidnappés de ADF-NALU dans la brousse ? Le témoignage de cette femme d’environs 55 ans, enlevée depuis six mois dans la brousse nous aide à avoir plus de lumières sur ce qui s’y passe.
Ils sont utilisés comme des esclaves et machines agricoles
Après qu’elle soit enlevée par des rebelles ADF dans son village (Pinzi) alors qu’elle était dans son champ, cette femme d’une cinquantaine d’âges, a parcouru une dizaine de kilomètre de marches à pieds, avant de rejoindre d’autres kidnappés dont des pygmées selon son témoignage, avant qu’ils ne soient tous [elle et tous ses prédécesseurs capturés] contraints à transporter et ramener les butins de guerre de ces miliciens jusqu’au lieu de leur destination, une distance des marches à pieds qui durent même une semaine avant d’y arriver.
« …Et les rebelles ADF m’ont surpris au champ un après-midi à 16 heures. Ils m’ont kidnappé alors qu’il pleuvait. Nous étions allés rejoindre les pygmées qui étaient déjà kidnappés par ces rebelles et là, nous étions encore à Pinzi…», raconte cette femme.
Et de poursuivre:
« … Après avoir brûlé des maisons, ils ont pillé les haricots et d’autres biens de valeurs qu’ils vont nous faire transporter jusque dans leur camp, au mont Hoyo à environ dix kilomètres de distance, en promettant la mort à quiconque déclarera la fatigue…»
Les travaux champêtres, c’est la principale activité de kidnappés des rebelles ADF, nous a avoué notre interviewée, qui a fait un mois et demi en train de faire le champ et planter les maïs et haricots, qui servent de nourritures à ces rebelles présents au Congo depuis plus de 20 ans. Mise à part les travaux champêtres, piler du riz est aussi le travail de chaque soir des otages. En tout cas, c’est ça ou la mort.
« …Nous avions été choisis 14 hommes et 4 femmes pour les travaux champêtres durant un mois et demi avant qu’on remarque la présence de drone des Fardc au ciel, espoir de notre libération… »
D’ajouter:
« …Là, nous avions pilé du riz une semaine durant sans repos. Nous avons encore fait une semaine à Nyahi tout près de mont Hoyo en train de piler du riz également. C’était notre travail de chaque soir avant de dormir dans des conditions humaines… »
Les femmes kidnappées, considérées comme les machines sexuelles
Avant que ce groupe de kidnappés où se trouvait cette femme soit sauvé grâce à l’intervention des forces armées de la République Démocratique du Congo, les femmes se sont vues violées, selon la volonté de rebelles aux vues et aux sues des autres kidnappés et rebelles.

« …donc tu peux être en train de faire le travail champêtre et soudain, l’un des rebelles t’interrompt pour d’abord satisfaire son désir sexuel. Aussitôt satisfait, tu dois retourner poursuivre le travail et sans rien dire… » a-t-elle poursuivi en pleurant.
« …j’ai été violée par un garçon qui peut avoir 18 ans, qui est comme mon petit-fils. Car mon premier fils a l’âge de 20 ans déjà… »
La fin des groupes armés dans l’Est de la RDC, sera un ouf de soulagement aux populations
Les innocents qui perdent leurs vies sans cesse et sans cause, sont nombreux que ceux qui le méritent vraiment. Pendant l’activisme de groupe armé en Ituri comme au Nord-Kivu, toute catégorie de la population est touchée et en est victime. Le plus grand rêve de cette population de l’Est longtemps meurtrie, c’est de voir la paix revenir encore dans toutes les régions affectées.
La population confuse n’aspire qu’au rétablissement de la paix et à la tranquillité, qui ne sont pas toujours certaines vue le nombre des morts que ces deux provinces sœurs continuent d’enregistrer jusqu’ici suite à l’activisme de groupes armés. Puisqu’il n’y a pas un début sans fin, cette guerre finira par s’arrêter.
Papy Kilongo

Rédaction
Un collectif des blogueurs regroupant des jeunes journalistes, étudiants, analystes et intellectuels passionnés de l’écriture et de nouvelles technologies de l’information et de communication.