Matata Ponyo à Bunia : les déplacés sont encore victimes d’une guerre politique ?

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Par Papy Kilongo
« Nous n’avons pas été autorisé d’aller aux camps de déplacés pour compatir avec la population meurtrie », déclare Matata Ponyo lors d’un point de presse tenu ce mardi 20 juin à Bunia.
Arrivé depuis le dimanche après-midi à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri, le sénateur Matata Ponyo venait selon lui pour principalement compatir avec la population de cette province meurtrie, victime des massacres, tueries et déplacements forcés. (assister principalement en vivres, selon les sources de sa délégation)
Malheureusement pour la population déplacée, hébergée dans les sites aménagés à Bunia, le gouvernement provincial de l’état de siège n’a pas, comme c’était le cas à l’aéroport de Ndjili à Kinshasa, autorisé l’opposant congolais de se rendre aux camps de déplacés pour compatir avec les populations qui s’y trouvent et éprouvent d’énormes difficultés d’ordre humanitaire.
«[…] nous sommes venus effectivement pour compatir avec la population. Mais nous n’avons pas été autorisé à aller aux camps de déplacés alors que nous avons formulé officiellement la requête. Nous n’avons pas voulu qu’on dise de nous que nous n’avons pas respecté les règles administratives, les règles politiques […] » a-t-il dit avant de poursuivre,
«[…] Vous savez déjà qu’en tant que leader de l’opposition, pour arriver ici en Ituri, j’ai été interdit à l’aéroport de Ndjili. On m’a ravi la carte d’embarquement, du sénat, parceque opposant, parceque candidat président. C’est après avoir dénoncé que finalement, face à la pression populaire qu’ils ont été obligés de me laisser venir. Je ne peux pas venir ici, commencer à enfreindre les règles pour les donner l’occasion de dire : voilà ! Il a fait ceci, voilà ! il a fait cela […]»
Le président du parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement, en sigle LGD a donc jugé bon de rentrer avec des moyens qui pourraient aider tant soit peu la population déplacée qui croupit dans la misère, après avoir passé plus de 5 mois sans assurance humanitaire ni de la part des humanitaires moins encore du gouvernement congolais.
«[…] Mais notre soucis était de compatir avec nos frères et sœurs affectés par le problème de la guerre. Mais il fallait qu’on nous autorise […]»
La guerre politique entre le pouvoir en place et l’opposition joue encore une fois aux défaveurs de la population déplacée qui n’a besoin que d’une assistance peu importe la quantité ni la qualité.

Rédaction
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