Parlons du harcèlement sexuel et de la violence sexuelle faits aux jeunes filles à Bunia

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Par Prisca Mongita
Le harcèlement sexuel voire la violence sexuelle fait partie du quotidien de la jeune fille à Bunia, Chef-lieu de la Province de l’Ituri.
À la une des journaux radio-diffusés, des médias en ligne, mais ces bilans sont loin de se rapprocher de la réalité. Parce que plusieurs cas ne sont jamais signalés pour différentes raisons. De l’ignorance des droits humains à la peur, la honte et certaines accoutumances, ont accablé les victimes et leurs familles.
À ces jours, nous observons certains comportements risqueux chez les jeunes filles et femmes. Principalement les vendeuses et ambulantes oeuvrant dans les rues du centre ville de Bunia.
À l’exemple de ce mardi, 22 novembre 2022, elles sont au nombre de trois parmi d’autres faisant des « va et viens » devant un des super marchés de la ville à 18 heures passées.
La première, une jeune fille vendeuse d’avocats, la deuxième, c’est une femme d’une trentaine d’années vendeuse d’avocats et bananes; et la troisième, une adolescente de 12 ans, vendeuse de quelques plantes potagères.
Chaque passant fait objet d’un potentiel client. « Karibu… »par ici, « Karibu… » par là.
Installées toutes à l’aise, on croirait qu’elles habitaient à côté de la ville, Hélas! Tel n’est pas le cas.
C’est alors que les deux premières me confient qu’elles habitent Simbiliabo, l’un des quartiers périphériques situés au Nord-Est de la ville. Quant à la dernière, la plus jeune d’ailleurs, elle habite Lembabo, toujours aussi loin de la ville. Non accompagnée, élève de sixième année primaire, elle prétend profiter de vendre tard le soir, puisqu’elle étudie dans l’avant-midi.
« Il est encore 18 heures, j’attend au moins une heure pour commencer ma route », ajoute-t-elle toute rassurante.
C’est une bonne chose et à encourager d’ailleurs, de voir sur les artères de la ville, des jeunes filles et femmes ayant des activités économiques, cela renforce leur autonomisation financière. Mais de là, voir une jeune fille de 12 ans devoir faire la route de sa maison à 19 heures dans le contexte sécuritaire actuel de notre ville, bien qu’étant sous état de siège, cela reste un risque. Déjà le jour, elles font objet de harcèlement sexuel, qu’en est-il maintenant de la nuit ?
Ici, nous suggerons des solutions impliquant les autorités scolaires, les parents, les agents d’ordre public et surtout les autorités provinciale.
Aux autorités scolaires aussi d’impliquer les parents dans l’éducation de leurs enfants en les réunissant régulièrement pour favoriser une permanente collaboration afin de trouver des mesures palliatives et à l’école et à la maison. Tout ceci dans le but, de non seulement assurer la fréquentation scolaire de l’enfant, mais surtout sa sécurité physique et mentale.
Aux parents de prendre leurs responsabilités en main et d’accorder plus de l’importance aux droits de leurs enfants. Penser leurs sécurités à la maison et en déhors de celle-ci.
Aux agents de l’ordre d’agir en Père de famille responsable. C’est-à-dire, protéger et diriger l’enfant. L’agent de l’ordre est l’adulte-responsable de cette dernière sur la voie publique.
Aux autorités publiques, d’abord de promouvoir les droits et devoirs de la jeune fille à travers divers supports médiatiques, puis établir des mesures concrètes et solutionnaires pour la protection de la jeune fille, adressées aux parents et aux enfants, mais aussi et surtout aux agents de l’ordre public.
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