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Précarité sécuritaire au littoral du lac Albert: Kahwa se lave les mains, mais est-ce que le gouvernement répondra-t-il à sa main tendue?

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Par Prisca Mongita

Le 16 mars dernier, Yves Kahwa Panga Mandro, chef coutumier des Bahema Banwagi réagit face à la recrudescence de l’insécurité en Ituri, précisément sur le littoral du lac Albert du côté du territoire de Djugu.

Il se présente comme, “observateur”, insiste-t-il dans un audio relayé sur le réseau social WhatsApp. 12 minutes et 44 secondes, digne d’un discours de masse, l’on peut entendre M. Kahwa comme un protagoniste face à Thomas Lubanga, je me réserverait de l’appeler l’“antagoniste”.

Ce que Kahwa reproche à Thomas Lubanga

Après 1999-2003, il y a une phrase qui mettait tous les ituriens d’accord comme une tradition orale commune: “La guerre passée, tout le monde a été perdant, personne ne reprendra les armes après tout ce qui s’est passé…”, propos que j’ai traduits de swahili.

Tradition orale, ai-je dit, la guerre a commencé et elle continue de prendre à chaque fois de nouvelles tournures. Peut-être, Yves Kahwa Panga Mandro s’en souvient parce qu’il fut un acteur important dans cette guerre pour le compte de sa communauté, Thomas Lubanga aussi. L’on dirait la guerre s’est apaisée en 2003, mais apparemment le bois ayant servi pour feu, quelques uns en avaient gardé dans leurs gibecières, le temps que non seulement ça refroidisse, mais aussi au cas où…

La Convention pour la Révolution Populaire (CRP) en est la preuve, cela sort M. Kahwa de son silence. Tous frustrés, mais avec des expressions différentes. Chose que l’auteur de l’audio condamne puisque selon lui et sans mancher les mots:

“La bonne révolution serait celle qui améliore le niveau des vies de la population”, en référence de l’acte commis par la CRP en chefferie des Bahema Banwagi.

À son frère de peser les poids des conséquences de ces actes, conseille le chef coutumier.

Yves Panga Mandro en robe blanche?

En tous cas, il affirme:

“Je vous déclare que je ne suis dans aucun mouvement. J’ai opté pour l’observation!”

En même temps, il ne cache pas son point de vue face au recours de la loi du plus fort:

“L’arme ne peut nous apporter la paix. Nous avons vécu cette expérience de 1999-fin 2003. Seul le dialogue comme des frères est souhaité.”

“Un dialogue interne financé et composé que par les ituriens”, précise-t-il en soulignant point n’est besoin de retarder la tenue de ce dialogue.

Dans cette optique, il profite d’ailleurs de clarifier sur la présence de l’armée ougandaise sur le sol congolais, notamment en Ituri.

“L’armée ougandaise n’a rien avoir avec la communauté Hema. C’est un accord entre le gouvernement congolais et la nation ougandaise.”

Quel est l’épicentre de la guerre en Ituri?

L’économie sourcée des ressources naturelles et dont les acteurs majeurs, la diversité communautaire de la province. Comme des pions sur un chéquier, les joueurs sont en aucun cas internes, Yves Kawa Mandro invite ses “frères” ituriens à “fermer la porte à l’extérieur qui attise les querelles afin d’exploiter nos ressources”, formule-t-il sa recommandation au profit de sauver “l’économie de l’Ituri. -Sauver l’Ituri”.

En même temps, les mains lavées, il se tient prêt à collaborer avec le gouvernement pour le bien de la population.

Cependant, le gouvernement ne s’est pour l’heure pas prononcé quant à sa position face cette sortie du silence et aux propos du Chef Kawha.

Prisca Mongita

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