RDC: Macron échange discrètement avec Mukwege, avant son homologue congolais, que retenir ?
Par Sarah ABIBO
Venu en Afrique pour une tournée diplomatique, le président français est arrivé tard dans la soirée du vendredi 3 mars 2023, dans la capitale congolaise, Kinshasa. Au jour de son échange avec le président Tshisekedi, samedi 4 mars, Emmanuel Macron a d’abord échangé avec le prix Nobel de la paix 2018 de la République Démocratique du Congo, docteur Denis Mukwege, qu’il a rencontré dans la résidence de l’ambassadeur de la France à Kinshasa, selon France Inter.
Qu’est-ce qu’ils se sont dit ?
Selon la présidence française citée par TV5MONDE.COM, l’échange de ces deux personnalités a tourné autour de la situation dans l’Est de la RDC et du nouveau partenariat entre l’Afrique et la France.
En rencontrant Mukwege, Macron voulait « avoir le ressenti le plus précis et le plus authentique de la situation humanitaire sur place », explique son entourage à France Inter.
Il voulait aussi mettre en pratique sa volonté de « soutenir ce qui se fait de mieux en Afrique », précise un conseiller.
Qui est Denis Mukwege ?
Médecin de son état, Denis Mukwege responsable d’un hôpital à Bukavu dans la province du Sud-Kivu, a été couronné prix Nobel de la paix en 2018, en raison de ses actions humanitaires consenties aux victimes des violences sexuelles et des conflits armés, particulièrement des femmes dans cette partie du pays.
Plusieurs opinions congolaises pensent que ce docteur serait un bon président de la République au regard de son esprit humanitaire et son sens dévoué et de proximité, notamment avec les personnes en situation difficile. Ainsi, il est perçu comme un des potentiels candidats aux élections de décembre 2023 dans son pays, mais le chirurgien n’avait, jusque-là, jamais donné sa position quant à ce.
Que pense l’opinion de cette rencontre ?
Le professeur Alphonse Maindo, par exemple, un proche du prix Nobel, Interrogé par la Radio France Internationale, RFI, fait sa lecture sur l’importance, selon lui, de cette rencontre :
«La nation congolaise est en danger. Ce qui importe, c’est que cette voix là puisse être entendue et que ça puisse faire du chemin pour soulager les souffrances de la population. Ce n’est pas la façon du docteur qui compte, c’est le peuple congolais dont l’intérêt est ici en jeu et qui compte. Les plus grandes décisions, généralement ne se prennent pas sur la place publique. Ce n’est pas parce qu’on ne fait pas de bruit qu’on ne prend pas les grandes décisions»
Un intellectuel interrogé par ITURIKWRTU.NET et qui a préféré rester anonyme, pense, quant à lui, que « cette rencontre devrait se passer dans l’une des villes de l’Est du pays où sévissent les atrocités afin que le président Français palpe du doigt la réalité du terrain.»
La rencontre entre ces deux Messieurs, n’a été révélée que tard dans la soirée du dimanche 5 mars, après qu’Emmanuel Macron ait foulé le sol de son pays. Un tête à tête non officiel et dans une discrétion assumée par l’Elysée pour ne pas, selon les termes officiels, créé l’émoi des autorités congolaises.