Santé mentale et paix en Ituri : «Il n’y a pas de santé sans la santé mentale.», Pascal Lodza
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Par Janviette Isenge
Dans l’Est de la République Démocratique du Congo, plus particulièrement en province de l’Ituri, la guerre ne laisse pas que des cicatrices physiques, aussi des séquelles psychiques sont perceptibles parmi la population victime. Les esprits sont troublés et bien plus traumatisés.
Pendant ce temps, les femmes et les jeunes filles demeurent les premières victimes de ces conflits armés persistants dans cette partie du pays. Au-delà des violences physiques, elles subissent des violences sexuelles, des rejets par la communauté ou la famille, des stigmatisations et bien plus jusqu’à affecter leur santé mentale et bien-être psychologique.
C’est dans ce sens que la Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral, SOFEPADI en sigle sous l’appui financier de l’ONU Femmes, une structure des Nations Unies mettant en avant les programmes, politiques et normes visant à défendre les droits fondamentaux des femmes. Cette dernière a mis au profit de quelques femmes et jeunes filles des associations féminines ainsi que les femmes défenseures des droits humains (FDDH), une activité de forum s’accentuant sur l’impact des conflits violents sur la santé mentale et le bien-être des femmes et jeunes filles y compris les FDDH.
Ayant facilité l’activité, Pascal Lodza, psychologue Clinicien Insiste sur l’importance de santé mentale chez les femmes et jeunes filles mais particulièrement chez des femmes DDH, plus souvent victimes de cas de viols, de kidnappings, menaces et autres formes de violation des droits humains.
« Nous avons beaucoup insisté sur l’importance de santé mentale dans le travail des femmes défenseures des droits humains puisqu’elles réalisent un travail stressant et traumatisant. Cela nécessite une capacité sur l’autoprise en charge psychologique dans le moment de crise « , indique le président provincial de l’Union Nationale des Psychologues Cliniciens avant de rajouter que la santé mentale permet à un être de surmonter les difficultés quotidiennes de la vie sans que cela n’impacte son bien-être.
Il n’y a pas de santé sans la santé mentale
La santé mentale englobe notre capacité à gérer le stress, à entretenir les relations saines, à prendre des décisions et à faire face aux défis de la vie. On ne peut pas dire qu’on est en bonne santé physique sans que le mental ne soit en bon état. La santé mentale conditionne notre qualité de vie, notre productivité, notre créativité voire notre longévité .
« Il n’y a pas de santé sans la santé mentale. Et quand notre mentale est faible, même produire un travail devient difficile, cela affecte le physique. Ça peut faire à ce qu’à la maison qu’on ait des problèmes, au travail on ne peut plus produire des bons rapports et aussi on n’aura pas une bonne relation avec soi-même et son entourage », renseigne Pascal Lodza.
Être optimiste et avoir la joie de vivre
Ce forum n’est pas simplement un espace de partage d’expériences mais aussi un cadre qui ravive dans les esprits des participantes, la joie de vivre voire le bien-être, mais aussi cette attitude de rester optimiste, voir le bon côté des choses, peu importe la situation, surmonter avec toute résilience.
Maître Victorine, une des femmes défenseures des droits humains nous partage sa satisfaction ainsi que son engagement à garder la joie de vivre peu importe les situations pouvant surgir.
« Je suis très satisfaite par cette activité du Forum, j’ai eu le temps de partager mon expérience et aussi écouter les autres. Cela m’a soulagé. Au-delà de ça, j’ai compris qu’on peut rester optimiste et garder la bonne position devant toute situation. Je crois à partir d’aujourd’hui je réanime ma joie de vivre et mon côté optimiste. Je connais déjà gérer le stress aussi et cela va m’aider « , déclare-t-elle.
Cette activité de forum a pris deux jours soit du jeudi 17 au vendredi 18 avril 2025 sous le thème : appuyer l’organisation de forum sur la santé mentale et la promotion de paix / communication autour de l’impact des conflits violents sur la santé mentale et le bien être psychologique des femmes et des filles y compris les FDDH.
À noter que c’est dans le cadre du projet : Protéger et sécuriser les femmes et les filles pour une participation efficace au processus de paix et promotion des Droits humains en République Démocratique du Congo, financé par l’ONU Femmes que la Sofepadi a mis en oeuvre cette activité de Forum.
