UPC vs Etat de siège en Ituri : l’accusateur de faux bruits, accusé de « faux bruits » par un camp teneur des « propos désobligeants »

Par la Rédaction
Rien ne va plus bien entre l’administration militaire provinciale de l’Ituri et le parti politique UPC (Union des patriotes congolais, cher à Thomas Lubanga.
De la guerre médiatique qu’ils se livraient d’ores-et-déjà depuis près d’une semaine, ce mercredi 26 juin 2024, l’affaire a pris une nouvelle tournure.
Du média, les deux camps se choisissent dorénavant – par coïncidence ou non – la voie de justice.
De nos sources, l’initiative de saisir la justice est de prime abord née dans le camp du parti politique UPC dont le président Thomas Lubanga se dit sérieusement touché par les propos contenus dans la récente intervention du lieutenant Jules Ngongo à son encontre, le 21 juin dernier.
Mais par contraste et à la grande surprise de l’UPC, c’est le camp adverse, par l’entremise du lieutenant Jules Ngongo, porte-parole du gouverneur militaire, qui l’anticipe et la traduit en premier devant l’auditorat militaire de l’Ituri.
De quoi s’accusent les deux parties ?
Tout d’abord, c’est une première que l’état de siège n’accuse pas pour « faux bruits ». Cependant, dans sa plainte remise à l’auditorat, le secrétare général de l’UPC, Djokaba Lambi, est reproché d’avoir tenu « des propos désobligeants ». Son autre accusation, c’est l’outrage à l’officier constituant une infraction, selon M. Ngongo.
De la perception de l’UPC
Le président de l’Union des patriotes congolais, M. Lubanga qualifie cette action de Jules Ngongo d’anticiper son parti à la justice, « de fuite à l’avant pour brouiller les pistes ». Il estime que « les faits qui lui sont reprochés [à Jules Ngongo, ndlr] sont d’une telle gravité qu’il ne s’en sortira pas ».
Pendant ce temps, l’UPC porte sa plainte contre Jules Ngongo, pour imputation dommageable, dénonciation calomnieuse, injure publique et faux bruits.
Thomas Lubanga, lui, à l’écouter, ne redoute aucune inculpation, estimant que « nous sommes dans un Etat de droit et nous sommes respectueux de droit ».
Pour mémoire, depuis près d’une semaine, les deux camps se livrent à une guerre médiatique vraisemblablement née d’un refus d’accord d’escorte par le gouverneur militaire de l’Ituri à une délégation de l’UPC – avec en sa tête son chef, M. Lubanga – qui devrait se rendre à Tchomia, chef-lieu de la chefferie de Banywagi, le 21 juin 2024. Pour ce parti, le but de sa mission dans cette contrée lacustre était la vulgarisation de la vision du chef de l’État, Félix Tshisekedi.
Qu’apporterait l’arrestation de Lubanga en Ituri ?
L’Ituri (depuis 2017) est une des provinces de l’est de la République démocratique du Congo qui sombrent nuit et jour dans la violence des groupes armés. Raison pour laquelle le président congolais y a décrété l’état de siège.
Pendant que les autorités de l’état de siège estiment, elles, Thomas Lubanga d’être en connivence avec le groupe d’autodéfense Zaïre – milice prétendant défendre la cause du peuple Hema – qui combat la Codeco, une autre milice de tribu opposée, l’opinion publique indépendante ne voit qu’en M. Lubanga un leader éthnique populaire ayant, certes, commis des crimes en Ituri par le passé, cependant, ayant correctement purgé sa peine avant de recouvrer la liberté de la Cour pénale Internationale à l’Haye (Pays-Bas) et regagner sa province d’origine.
Aujourd’hui, arrêter le Monsieur, sans preuves, ne serait-ce pas un hasard avec une goutte d’eau qui fasse déborder la vase ? Le chaos guette l’Ituri, alors privilégions la paix…

Rédaction
Un collectif des blogueurs regroupant des jeunes journalistes, étudiants, analystes et intellectuels passionnés de l’écriture et de nouvelles technologies de l’information et de communication.