Voici les raisons qui portent à croire à l’existence du groupe armé appelé Zaïre (enquêtes)
La question sur l’existence du groupe armé appelé Zaïre a toujours divisé l’opinion en ville de Bunia et dans le reste de la province de l’Ituri. Ce mouvement armé a toujours été assimilé aux communautés Hema, Alur, Nyali, Mambisa et Ndo-Okebo qui se disent victimes des attaques d’un autre groupe armé, CODECO, très actif dans le territoire de Djugu et dont les membres appartiennent majoritairement au peuple Lendu. Des exactions commises par le groupe armé Zaïre dont les faits sont rapportés par plusieurs sources dans le territoire de Djugu, sont souvent démenties par des notabilités de ces communautés.
Et pourtant le rapport d’un groupe d’experts sur le Congo adressé au président du conseil de sécurité de l’ONU en date du 23 décembre 2020 avait reconnu l’existence du groupe armé d’autodéfense dénommé « Zaïre ».
Le baromètre sécuritaire du Kivu, dans son article publié le 12 Novembre 2021
https://blog.kivusecurity.org/fr/en-ituri-les-fardc-ne-parviennent-pas-a-distinguer-les-miliciens-codeco-des-civils/
avait repris le propos de l’ex gouverneur de l’Ituri, Jean Bamanisa Saidi, lui-même issu de la communauté Hema par sa mère, qui déclarait à l’époque avoir « tout fait pour que les Hema ne prennent pas les armes. En même temps cela a provoqué au sein de la communauté des interrogations sur la confiance à me donner car l’imposition de la paix et les efforts de développement tardaient à venir ».
Selon le document d’aumoins 205 pages de ce groupe d’experts sur le Congo, le mouvement d’autodéfense Zaïre est à placer sur la liste au même titre que tous les autres groupes armés accusés d’avoir contribué à l’insécurité dans la région. Les détails que vous retrouvez ci-dessous sont les résultats des enquêtes que nous avons menées au près de différentes sources pour savoir l’existence ou non de ce groupe armé et ses actions sur terrain.
Le groupe armé Zaïre et CODECO s’affrontent régulièrement
Plusieurs de nos sources confirment les affrontements depuis un moment entre le groupe d’autodéfense dénommé Zaïre et des factions de groupe armé appelé CODECO pour plusieurs raisons dans des villages de Djugu.
En titre illustratif, ces deux groupes armés ont échangé des tirs dans la localité d’Andisa à plus de 21 kilomètres à l’ouest de la commune rurale de Mongbwalu dans la nuit du 10 au 11 avril 2022 dans le groupement de Mabilindeyi, territoire de Djugu où des cas de morts ont été enregistrés de part et d’autre, d’après nos sources.
Ils se sont encore une fois de plus défié au village Pluto dans la nuit du 22 au 23 avril 2022 dans le secteur de Banyali-Kilo suite à ce que qualifie notre source d’un mécontentement sans fondement. En date du 4 au 5 Mai 2022, ils se sont retrouvés au village Damas à une vingtaine de kilomètres au nord de Mongbwalu, dans le groupement de Mustafare, chefferie de Mabendi toujours dans le même territoire. Deux éléments d’autodéfense zaïre ont perdu la vie dans un autre accrochage avec un groupe de CODECO dans les localités de Makofi et Abara le 01 Février 2021.
Le 24 avril 2022 dans la chefferie de Bahema Badjere à Bukatshele près de Bule dans le groupement Glé à 4h du matin, la milice CODECO et le groupe armé Zaïre se sont affrontés et des cas de Kidnapping ont été signalés de part et d’autre qu’ils vont tous libérer mutuellement le soir après négociation, confirme le chef du groupement Zaabu.
Le groupe armé zaïre s’attaque aux FARDC et fait des incursions dans des villages
Le groupe armé Zaïre n’est pas inexistant ni parfait comme son apparence fait croire à l’opinion. Il s’est affronté avec les militaires FARDC plusieurs fois dont en voici quelques illustrations : il s’est affronté avec les FARDC le 23 Mars dernier à Tshotsho vers Lopa et six d’entre eux ont été neutralisés déclare l’armée, secteur opérationnel de l’Ituri. Le 19 et 28 décembre 2021, les éléments de ce groupe armé ont signé l’incursion à plus au moins 11 Km de Katoto et Basambi où au total 3 civils étaient tués.
Selon des sources sécuritaires, les éléments de zaïre sont auteurs de tuerie de trois personnes sujets Lendu qui ont été abattues par balles au village Buchama, situé à 4 Km à l’est de Fataki centre dans le secteur de Walendu Pitsi. Ils ont réussi à emporter également les armes de certains éléments FARDC, comme est le cas d’un sergent major qui a été agressé par les zaïrois à Tse dans la chefferie de Bahema-Nord, sergent Ndavimbaze Bienvenu élément de l’afridex dans la localité de Lodjo.
Quelques hommes armés arrêtés ont avoué leur appartenance à zaïre
Plusieurs personnes appréhendées munies d’armes à feu dans des localités du territoire de Djugu et Irumu ont affirmé leur appartenance au mouvement d’autodéfense zaïre.
Voici quelques-uns que nous avons pu réussir à répertorier dans notre enquête :
Un certain Adya Ewama alias Adjos arrêté en date du 28 avril 2021 à 39 Km de Bunia dans la chefferie de Mambisa muni d’une arme AK-47 pour sa protection contre les éléments de CODECO a lui aussi affirmé son appartenance au groupe armé zaïre depuis 2018 sous commandement du président de jeune nommé Gédéon (rapport d’exploitation du service de sécurité).
Un autre arrêté le 21 septembre 2020 dans une ferme à Baboa-Bokoe en territoire d’Irumu avec une arme avec chargeur, a avoué avoir sensibilisé les ménages de son village pour acheter les armes afin de se protéger contre les éléments de CODECO qui étaient juste dans un village voisin (rapport d’exploitation du service de sécurité).
Le groupe armé Zaïre à la base des attaques des sites de déplacés par CODECO ?
Des sources sécuritaires et d’autres qui ont requis l’anonymat craignant pour leur vie, nous ont indiqué durant notre enquête que, certains éléments du groupe armé d’autodéfense Zaïre après leurs affrontements avec les miliciens de CODECO ont pour habitude de se replier dans les sites de déplacés. L’une parmi les raisons qui pousserait les hommes armés de CODECO à attaquer les sites surtout internes de déplacés de différents villages.
Les éléments fournis par notre enquête, nous poussent à émettre l’hypothèse de l’existence de groupe armé appelé Zaïre, peu importe les raisons de son existence dans plusieurs secteurs et chefferies du territoire de Djugu.
Rédaction