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Insécurité en Ituri : le Professeur Pilo Kamaragi se range du côté des faits

Par Prisca Mongita 

L’Ituri sous-entendrait la guerre. Qui dit guerre en Ituri, dit conflits éthniques, c’est-à-dire des congolais qui s’entretuent pour des raisons non clairement exprimées que d’autres qualifieraient de « sauvages ». Les faits sont là, me direz-vous. Mais quels faits ? Sous quel angle les avez-vous vus ? Quel journaliste ou média vous a-t-il informé ? Quel personnage : acteur politique ou de la société civile a-t-il divilgué l’information ? Le premier, son obédience politique l’emporte, le second…

Restons sur les faits, la guerre en Ituri, qui d’autres parleraient des faits sans les falsifier ? Vous, moi, le sociologue, sans filtre politique, ni manipulatoire, moins encore communautariste.

Le Professeur Pilo Kamaragi, ce docteur en sociologie de la Pontifica Università Gregoriana, se basant toujours aux faits, part d’identification des auteurs des crimes en Ituri, de leurs instigateurs aux sources d’approvisionnement d’armes.

La nouvelle guerre de 2017, qui tue?

La réponse la plus simple serait la milice Lendu de la Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO).

« C’est vrai, CODECO est l’émanation de la communauté lendu, mais ça ne signifie pas que ce sont les Lendu. Les chefs coutumiers n’ont aucun pouvoir sur ce groupe armé », souligne le Professeur Pilo Kamaragi.

Tout porte à ce Professeur d’insister

« il est hors de sens de dire : [les ituriens, pourquoi vous massacrez-vous ?] ».

A lui de rajouter : L’Ituri entière est menacée par ces « rebelles  » (CODECO) de surcroît, toute la population des tribus confondues.

« Il n’y a pas de guerre Hema-Lendu ni de guerre éthnique ».

Qui instigue ?

Partant du sens organisationnel de la milice CODECO, avec des généraux autoproclamés, un mode de recrutement bien établi et des modes opératoires bien mesurés. Sans vouloir évoquer la énième attaque contre des officiers militaires sur la RN27 dans le secteur de Walendu-Djatsi dans le territoire de Djugu, faisant état de 15 militaires Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) tués et des armes lourdes emportées. Un mode d’approvisionnement en plus de celui de la main extérieure, formatrice et fournisseuse d’armes.

D’où la necessité évoquée par le Professeur de renforcer la sécurité aux frontières, cas de Wago(territoire de Djugu) et de Kengezi (territoire d’Aru). Y mettre des camps militaires, pour le premier, « contrôler tout le long du lac, comment les ennemis s’infiltrent à l’Est et aussi puisque les armes entrent par le lac. » Pour le second, « empêcher la pénétration de l’ennemi et des armes par le Soudan ».

Les vraies questions à se poser, selon le Professeur seraient : « Quel est l’objectif de ces groupes armés ? Puisque c’est un groupe terroriste contre l’État congolais. Qui les finance ? »

Politisation de la réalité en Ituri

Tout porte à croire aujourd’hui qu’au-delà de la CODECO, FPIC, Chini ya Kilima, il y a prolifération si pas naissance des plusieurs groupes d’autodéfense. Heureusement que l’unanimité appelle « groupe d’autodéfense », recadre le professeur Pilo Kamaragi. Qui dit « s’autodéfendre dit légitime de défense ». Ce premier recourt même aux propos des derniers gouverneurs de l’Ituri.

« Lorsque l’ex-Gouverneur Bamanisa est allé à Iga-Barriere et dit, [prenez-vous en charge!]… le Gouverneur militaire à Komanda dit, [les jeunes, prenez-vous en charge, laissez les femmes et les enfants partir.]… Ça signifie autodéfense », répond-il à la question de l’existence des groupes d’autodéfense Zaïre, MAPI, Chini ya Tuna.

Je ne voudrais pas revenir ici sur la déclaration du 22 mars dernier de la Communauté Alur de Bunia et ses Environs, CABE en sigle. Décidant de se prendre en charge. Allez-y analyser.

Des vraies solutions aux vrais problèmes de l’Ituri

Des solutions, vous entendrez les rencontres des communautés, des dialogues avec les rebelles,…loin de celles-ci. Pour le Professeur Pilo Kamaragi, des vraies solutions sont :

« La prise en charge des responsabilités par l’Etat congolais, c’est-à-dire imposer la paix en délogeant ces gens militairement. Faire la restructuration de l’administration publique, c’est-à-dire tous les services de Djugu rentrer à Djugu. Activer l’administration coutumière. »

Et en tant que solution future, il propose,

« La réorganisation territoriale, c’est-à-dire créer des nouveaux territoires répartis par communauté, cas de la Belgique et de l’Ouganda. »

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