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Ituri : nous mangeons des sauterelles, mais qui les recoltent ?

Par Prisca Mongita

Des hommes et des femmes, me direz-vous. Oui, mais il y a aussi des enfants, beaucoup d’ailleurs. De mois de Novembre à celui de Décembre, l’Ituri connaît la rentrée des sauterelles. Une rentrée que je dirai, rassembleuse.

Non seulement, ce sont les sauterelles qui tombent, mais plusieurs insectes nocifs et des familles s’empressent à la récolte également.

Photo de pièges des sauterelles, prise en ville de Bunia. Ph© : Bienvenue Kasime

A Bunia, vous rencontrerez des pièges construits en tolles sous formes des pyramides renversées et ouvertes. Généralement clôturés, ces endroits sont comme des mines d’or le soir. Au-dessus de tout, volent les insectes tant convoités. L’ambiance va au rythme des groupes électrogènes, des projecteurs à forte lumière, des enfants à l’intérieur tout comme à l’extérieur de l’enclos. Des invisibles que personne ne voit apparemment. Vous demanderez aux adultes présents, ils vous diront qu’aucun enfant n’y passe nuit. Chose contraire aux dires de ces derniers.

« Nous passons nuit ici, mes sœurs et moi, c’était notre choix et nous avons eu la permission de nos parents », explique une fille de 15 ans, élève en 8 ième année tenant la main de son jeune frère.

Des enfants à la quête de sauterelles dans la nuit. Photo prise dans l’un des quartiers de la ville de Bunia. Ph © : Bienvenue Kasime

Visages poudrés, ceux-ci sont des enfants dits de la rue, ils n’ont besoin de permission de quique ce soit pour y accéder ni pour y passer nuit. Ils font du freelance en recoltant les sauterelles pour le propriétaire du piège et celui-ci leur offre une somme d’argent et une petite quantité de la recolte en retour.

Les recoltes sont de moins en moins bénéfiques. Mais l’afflux des personnes accédant dans le site reste intact. Des parents accompagnés de l’un de leurs enfants, on croirait assister à l’arrivée des croyants pour la veillée d’église. L’objectif est, ne serait-ce que recupérer ce qu’ils ont investi, mais à quel prix?

Le prix c’est non seulement exposer les enfants aux bruits des groupes électrogènes, mais aussi aux fumées des chanvres, des passes des boissons fortement alcoolisées, sans parler des piqûres d’insectes nocifs qui tombent en même temps que les sauterelles.

« Après les sauterelles, chacun de nous retournera vaquer à ses occupations, les élèves comme moi, nous nous concentrerons à nos études… », conclut Josué, 16 ans et élève de première année des humanités.

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