L’état de siège en Ituri, un renforcement des capacités des groupes armés ?

Depuis l’instauration de cette mesure exceptionnelle en Ituri le 06 mai 2021, l’activisme des groupes armés ne fait qu’accroître dans cette province. Il ne se passe pas un seul jour sans que l’on enregistre des actes barbares des groupes armés dans différents villages. Les populations ituriennes ne font que perdre des membres de leurs familles et biens de valeurs. Des destructions méchantes et incendies des maisons, on en parle en continue, pendant que la province est sous administration militaire. Le seul ou peut-être le dernier espoir de peuple iturien pour mettre fin à ses souffrances qui ont trop durées, semble avoir beaucoup traîné.

Pendant l’état de siège, d’énormes dégâts causés par des groupes armés

Des villages déserts, l’accroissement de nombre de déplacés internes au quotidien, les médias ne peuvent passer une journée sans en parler. Des familles se disloquent jour et nuit en Ituri.

Je nous rappelle la révélation de la société civile du 03 novembre de l’année en cours qui rapportait qu’en intervalle de 13 jours seulement, plus de 75 personnes avaient été tuées par des miliciens, 270 maisons incendiées et environs 276 vaches pillées. Ces chiffres sont répertoriés notamment dans les territoires d’Irumu et Djugu en Ituri.

L’Union des associations culturelles pour le développement de l’Ituri, UNADI en sigle, dresse quant à elle, un bilan de près de 1.000 personnes tuées et plus de 3.000 maisons incendiées par des groupes armés notamment CODECO, FPIC, FRPI, ADF pendant cette même période. Cette association des communautés ituriennes a parlé également de près de 200 véhicules incendiés sur différents tronçons routiers de cette province, en l’occurrence le tronçon Komanda-Luna.

Plusieurs questionnements au sujet de la persistance de l’insécurité pendant l’État de siège

Un peuple longtemps meurtri n’aspire qu’à la restauration de la paix. Après avoir été secoué et subi des violences des groupes armés, tout homme épris de paix et de développement ne peut que s’interroger sur le pourquoi :

• de cette persistance et multiplicité de massacres de la population en Ituri.
• de destructions méchantes de ses biens par des groupes armés pendant l’État de siège.

Est-ce que l’avènement de l’état de siège en Ituri était-il pour empirer la situation sécuritaire qui était déjà alarmante depuis 2017 ?

Est-ce du sabotage des efforts et de la volonté des FARDC pour restaurer l’autorité de l’Etat?

Je recommande à l’État congolais son imposition face à tous les groupes armés actifs dans cette province à travers des opérations militaires des grandes envergures.

Je voudrais savoir où en sommes-nous avec l’opération « sans état d’âme » que le gouverneur militaire avait annoncé déjà à son arrivée à Bunia, face aux groupes armés réfractaires au processus de la paix.

Ces miliciens qui endeuillent l’Ituri s’attendaient déjà à la bonne raclée qui leur serait infligée par les militaires FARDC. Raison pour laquelle, il y a ceux qui nous disaient que des groupes armés cacheront leurs armes et les feront ressortir juste après l’état de siège. Malheureusement, ces groupes armés ont multiplié leur cruauté comme si nous n’étions pas sous état de siège. Pas surprenant, lorsque certains déclarent qu’avant l’état de siège égale à pendant l’état de siège.

Faisons toujours confiance à cet état de siège

En dépit de quelques faiblesses que nous constatons dans cette mesure du président de la République, il est important pour nous de continuer à y croire, en encourageant nos militaires qui sont sur des lignes de fronts. Ils sont notre seul espoir pour espérer à la paix dans cette province.
C’est pas pour rien que le communicateur de l’armée dans cette province, lieutenant Jules Ngongo, rappelle toujours à toute la population à s’approprier cette opération militaire, en dénonçant et en se désolidarisant des ennemis de la paix.

Par Papy Kilongo