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Les locataires de la prison centrale de Bunia vivent-ils leur enfer sur terre ? (Témoignages)

Image d'un prisonier de Bunia, prise à la prison centralepar Prisca Mongita à 11/2021

La faim, les maladies, les tortures et toute autre forme de maltraitance, sont les vécus  quotidiens des détenus  des prisons de la RDC et la prison centrale de Bunia n’en fait pas exception. La situation sécuritaire de la province de l’Ituri est la cause de surpeuplement de cette maison carcérale où l’on retrouve plus de 700 détenus qui proviennent de groupes armés. Ce qui fait à ce que c’est facile de trouver plus de 10 détenus dans une cellule. A cela, s’ajoute leur prise en charge alimentaire, infra-humaine.

Parmi une dizaine de détenus consultés, trois ont accepté de s’exprimer à cœur ouvert. Uvoya Olivier, 28 ans; Nsengiyumva Saïdi, 39 ans et Bituco Denaya Baraka, 25 ans. Ils viennent de passer respectivement deux mois, trois semaines et sept mois, selon leurs déclarations

Rendre visite aux détenus peut soulager leur peine.

Accorder la parole à ces prisonniers, était un grand plaisir pour eux de raconter leur calvaire. Ils étaient une dizaine dans cette pièce où nous pouvions voir les uns couchés à même le sol, mais cela n’est pas leur plus grand mal. « Nous avons des maux », répliquent-ils. Pour Uvoya Olivier, venu de Mongbwalu et qui parle à peine le swahili, ses maux sont le manque de visite, la faim ainsi que l’inoccupation. « Je ne fais rien de mes journées à part déambuler pour ramasser de quoi mettre sous la dent », nous a-t-il confié.

Être en bonne santé est aussi un droit pour les prisonniers.

Nsengiyumva Saïdi, l’homme de la trentaine est beaucoup plus préoccupé par sa situation sanitaire et celle de ses coéquipiers. Pas d’eau, en tout cas pas assez pour prendre une douche ou boire ou encore pour sa lessive.
Originaire de la province du Nord-Kivu, ses multiples tentatives de s’enfuir du groupe armé dont il faisait partie lui avaient valu des tortures répétitives avant d’être capturé par l’armée loyaliste.

 » J’ai des poux sur mon corps et c’est parce que je ne me lave pas et aussi parce que je ne lave pas mes habits. Je dors à même le sol. J’ai subi des tortures avant mon arrestation, j’ai besoin d’être soigné et je ne suis pas le seul  » déclare-t-il.

En tout cas, son seul souhait aujourd’hui, c’est de quitter la prison et rejoindre sa famille qu’il n’a pas revue depuis une vingtaine d’années.

Manger à sa faim n’est pas la coutume dans la prison de Bunia

Bituco Denaya Baraka, c’est la prise en charge alimentaire qui lui fait plus de souci. Arrêté depuis plus de sept mois maintenant, il attend toujours le jugement pour connaitre son sort.

« L’eau, nous en avons tellement besoin, en abondance même. La nourriture, nous mangeons de 16 heures à 16 heures et cela de manière très insuffisante » poursuit-t-il. Et pour décrire la quantité du repas qui leur est offerte quotidiennement, il a usé de son poing pour illustrer le « Fufu » (pate de maïs) accompagné de haricot, dont la mesure serait de deux cuillères à soupe. Pendant ses journées, il pratique du sport et s’occupe de la discipline parmi ses camarades.

L’état doit améliorer les conditions de vie des prisonniers

Il est plus qu’urgent au gouvernement de penser à l’amélioration des conditions de vie de ces pensionnaires, voyant ce qui se passe dans cette maison carcérale. Si possible aussi songer au désengorgement de cette maison carcérale où les cas de mort sont régulièrement enregistrés suite aux mauvaises prises en charge alimentaire et sanitaire. Rendons plutôt cette maison carcérale un vrai lieu de rééducation pour le changement des comportements et mentalités.

Prisca Mongita

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