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Bunia : Que faire pour lutter contre l’insécurité urbaine ?

Depuis un certain temps, la criminalité urbaine est devenue récurrente dans la ville de Bunia. Des boutiques et maisons de change de monnaie sont cambriolées. La plupart de cas, ces dérobades sont accompagnées par des morts d’hommes. Quelques jours passés d’ailleurs, un homme se faisant passer pour un client d’un taximan moto, a tué son chauffeur et s’est volatilisé dans la nature, en ravissant l’argent et la moto de la victime.

Un autre cas le plus éloquent est celui survenu au boulevard de libération, la soirée du mardi 30 Novembre 2021, cette fois-ci au cœur de la ville de Bunia, à quelque mètres d’une banque commerciale bien protégée et surtout, d’une position militaire. Malheureusement une dame a perdu la vie et on dénombre plus de deux blessés.

A l’origine de l’insécurité urbaine

Certes les causes de la criminalité urbaine ont une tendance multidimensionnelle, mais nous pensons que les faits d’insécurité mis en avant précédemment, seraient également liés d’une manière ou d’une autre, notamment, à la circulation non contrôlée des armes tant par des militaires que par des civils. Pourtant cet acte décrié a toujours été condamné par l’ensemble des forces vives de la ville de Bunia.

En cela s’ajoute, la tenue et la vente par certains éléments incontrôlés parmi ceux des forces de l’ordre et de sécurité, des débits de boissons fortement alcoolisées voire même la commercialisation des drogues.  En titre examplatif, une dame venait d’interpeller récemment le maire policier de la ville de Bunia, dans un meeting mixte entre la population et les policiers, qu’a organisé cette autorité municipale dans son ressort administratif, sur la vente du chanvre par ou avec la bénédiction des agents de l’ordre. Séance tenante, le Commissaire Supérieur Principal John CABUINE MIHIGO (maire de la ville) avait immédiatement mis en garde les éléments de la police contre ce genre de comportements illégaux.

La participation de la population

Le premier agent de sécurité d’un pays, est d’abord sa population. Il revient sans doute à celle-ci, de chaque fois dénoncer ces malfrats qui se confondent en elle. Pour ce faire, nous encourageons d’ailleurs la série de parades qu’anime le maire de la ville dans divers quartiers de Bunia, pour non seulement mettre la main sur les complices de groupes armés, mais aussi des criminels de grands chemins, qui insécurisent nos rues et avenues.

Ainsi, la population devra choisir entre un intérêt individuel et collectif. Ces criminels ne vivent que sous les même cieux que tout le monde. Ils ont des liens sociaux avec la population. Ils interagissent avec tous, c’est d’ailleurs leur faiblesse. La population doit apprendre à faire confiance aux forces de l’ordre et de sécurité, en dénonçant ces criminels car c’est elle la première à subir les conséquences fâcheuses.

Manque de caserne, source de l’insécurité

La ville de Bunia est une grande agglomération, mais qui n’a pas un camp capable de caserner tous les militaires des des forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et de la Police Nationale Congolaise (PNC) se trouvant sur son sol pour des missions militaires contre les groupes armés dans la région et la protection des civils et de leurs biens. Par conséquent, ils sont disséminés dans diverses contrées de la ville et nous ne pensons pas que leurs autorités soient en mesure de distinguer leurs habitations à celles des civils. Chose étonnante, ils y habitent même avec des armes de guerre dans leurs maisons. Connaissant les conditions de vie dans lesquelles vivent les hommes en uniforme, les mettre auprès de la population, n’aura qu’à accentuer la calomnie et favoriser l’insécurité. Sans connaître qui fait quoi et où, on aura aussi du mal à maîtriser la sécurité de la ville.

La justice militaire prête à s’y impliquer

Dans une séance d’échange organisée le mois dernier par la Radio Canal Révélation, entre des jeunes de Bunia et l’Auditeur Supérieur près la cour militaire de l’ituri, Joseph MAKELELE avait confirmé que la circulation des armes est un fait réel, qui nécessiterait d’être pris au sérieux par le gouvernement provincial, surtout durant cette période de l’état de siège. Toutefois, il avait affirmé que son institution (Auditorat militaire) n’amenagera aucun effort pour mettre fin à ce phénomène, en déférant des prévenus de meurtres devant les instances judiciaires habilitées.

A l’Etat de prendre ses responsabilités

Certes, la population doit contribuer pour la quiétude de la société, mais elle est limitée. Le monopole du port d’armes ne revient qu’à l’Etat. Cette population s’acquitte des impôts et taxes pour permettre au gouvernement d’obtenir les moyens conséquents pour mettre en œuvre sa politique sécuritaire. Il est une obligation sacrée de protéger son premier bailleur de fonds. L’état congolais doit gérer de manière convenable des militaires et policiers sinon, comme ils sont les seuls habilités à porter des armes, la population n’aura que eux à pointer de doigts.

Ali Sharif Bithum

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