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Des victimes de l’Ituri doublement tuées dans les réseaux sociaux

A ces jours avec l’utilisation de l’internet, des images des victimes des atrocités qui se passent dans cette province de l’Ituri sont devenues notre quotidien dans les réseaux sociaux. Des images choquantes qu’on ne peut même pas voir deux fois sont exposées sur la toile aux vues même de nos enfants. C’est ce que je considère comme tuer doublement les victimes. Un comportement qui frise la dépravation des mœurs et l’apologie des crimes de sang.

Chaque fois après l’attaque d’hommes armés dans des entités ituriennes faisant des morts, il y a ceux qui s’en pressent pour larguer les images des victimes sur les réseaux sociaux. Une fois sur la toile, les autres également les récupèrent pour les partager à leurs tours dans des groupes WhatsApp ou les poster sur leurs statuts. Voilà l’image de notre province que nous vendons à l’extérieur.

Au lieu que nos statuts WhatsApp, nos murs de Facebook, Instagram servent à partager nos moments de bonheur et de divertissement à travers nos photos et vidéos du jour, nous nous en servons plutôt pour diffuser des images des morts, des images de sang. On voit parfois des corps déchiquetés, égorgés, éventrés voir mutilés, en tout cas pas facile à voir.

Sans que nous puissions nous rendre compte, ces images envoyées dans les réseaux sociaux détruisent notre génération et ne contribuent aucunement pas à la réduction des violences dans notre province où plusieurs mécanismes ont été mis en place par les autorités pour y mettre fin. Nous utilisons des téléphones dits « intelligents » mais malheureusement nous utilisons peu d’intelligence pour partager des images choquantes sur des réseaux sociaux.

Comme ces images des morts choquent les esprits, je voudrais que nous puissions avoir un peu de respect pour les morts en arrêtant de mettre sur la toile leurs images. Ce n’est pas digne d’exposer les corps de nos proches tués dans des conditions atroces, corps ensanglanté, des membres mutilés. Nous aussi nous n’aimerions même pas qu’on nous prenne en photo pendant que nous sommes en plein sommeil.

Si nous voulons partager les nouvelles des atrocités dans les réseaux sociaux, ce n’est pas avec des images de nos proches tués dans des conditions atroces qu’on peut le faire. Si nous n’avons pas les images de leur vivant, faisons tout simplement circuler les écrits. Le faire autrement, c’est tuer doublement nos proches dans les réseaux sociaux.

Jérémie Kaseke

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