Djugu, secteur de Banyali-Kilo : Suite à l’activisme de la milice CODECO, la seule école primaire de Scierie Abelkozo a fermé ses portes

La milice CODECO très active en territoire de Djugu n’a pas laissé chance aux enfants de plusieurs entités de cette partie de l’Ituri de bénéficier de l’éducation scolaire de base. Par exemple la seule école qui existe à Scierie Abelkozo dans le secteur de Banyali-Kilo a fermé ses activités suite aux multiples cas d’incursions de cette milice dans la région. Depuis le massacre de 18 personnes et de plusieurs autres blessées au village Landa, non loin du centre de scierie Abelkozo le 15 Février 2022 par la milice CODECO, les activités scolaires au sein de cette école n’ont jamais repris jusqu’à ce jour.

Basée dans le groupement Bedja-Magosa, cette localité qui n’a qu’une seule école recevait des enfants de quatre groupements de ce secteur de Banyali-Kilo.

D’abord ceux du groupement Bedja-Magosa où est implantée la dite école, mais aussi les enfants en provenance du village Abombi dans le groupement Wazabo qui bénéficiaient de l’éducation au sein de cette même école. Ceux du groupement Itendey quittaient le village Libina pour suivre les cours jusqu’à Scierie Abelkozo et même les enfants du village Bwanga du groupement Kacheche étudiaient à Scierie Abelkozo.

Selon le chef du groupement Bedja-Magosa, si certains parents se sont déplacés avec leurs enfants au centre de Mongbwalu, une grande agglomération située à une dizaine de kilomètres de là qui accueille des déplacés venus de plusieurs entités touchées par l’insécurité, d’autres parents par contre ne veulent plus prendre le risque en envoyant leurs enfants faire de longs trajets pour étudier.

La route Bunia-Mongbwalu où se situe cette école primaire est victime à ces jours de nombreux cas d’embuscade tendus par des hommes armés appartenant à la milice CODECO. Nombreuses personnes y ont perdu la vie dont le dernier cas date de dimanche 22 Mai 2022 où un civil et un élément de la police nationale congolaise ont été abattus.

« Cette école depuis le 15 février, le jour de l’attaque de Landa où 18 personnes avaient été massacrées, n’est pas opérationnelle. C’est une école qui recevait des enfants de première à sixième année primaire. C’est la seule école qui recevait des enfants de quatre groupements, Wazabo, Kacheche, Bedja-Magosa et Itendey. Suite à l’insécurité, aucun parent ne peut pas accepter de laisser son enfant quitter Abombi jusqu’à Scierie Abelkozo et pourtant, tu le sais bien que CODECO tue les gens sur la route avec des pillages qui s’en suivent. Ce tronçon est devenu dangereux et aucun parent ne prendra ce risque », déclare Dieu-donné Basiloko Mombiane, chef du groupement Bedja-Magosa.

Ces enfants dont les places se trouvent à l’école sont maintenant obligés de rester à la maison à ne rien faire. L’école, leur principale activité n’est pas opérationnelle, un avenir qui semble être gâché d’avance. Cela constitue déjà un danger pour la communauté parce qu’ils peuvent être tentés de rejoindre les groupes armés, ce qui pourrait compliquer davantage la tâche au gouvernement congolais qui travaille pour l’éradication des groupes armés.

Gloire Mumbesa