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Dois-je regretter d’être né Bira ? Un jeune iturien s’interroge. 

C’est depuis plus de deux ans que la province de l’Ituri est retombée dans un bain de sang. Cet acte lugubre, est l’œuvre des multiples groupes armés actifs dans diverses entités des territoires de Djugu et d’Irumu. Ces rébelles depuis lors, ont toujours prétendu défendre les intérêts de certaines tribus. Chose qu’a toujours été niée par l’ensemble de communautés de l’Ituri.

Spécifiquement en territoire d’Irumu, c’est le groupe armé dénommé Front Patriotique et Integrationiste du Congo (FPIC), qui est très actif et opérationnel dans cette partie de l’Ituri, causant ainsi morts d’hommes et désolations. Des jeunes habitant cette région fustigent la façon d’être chaque fois indexés ou assimilés à ceux appartenant à cette milice. Par conséquent, ils deviennent l’objet de moquerie et de stigmatisation. Une perception de fait qui trouble le mental et boulverse la vie de Patrick Selyabo Muganda.

En déplacement à Bunia, ce garçon de 25 ans d’âge et habitant la localité de Marabo (40 km au sud de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri), groupement Masedzo, chefferie de Mobala, Patrick digère mal les propos tendant à faire porter les fardeaux d’une milice à la tête des membres de toute une tribu.

 « Je déteste quand les gens disent que les Bira ont tué dans telle ou telle localité, comme ci nous sommes tous membres de FPIC.» fustige-t-il avec émotion.

Pour lui, à quoi sert d’appartenir naturellement à une tribu ou ethnie, si toute cette communauté est accusée d’être une milice ?

 « Dois-je regretter d’être né Bira ? Dois-je regretter d’être né congolais ? Dois-je rejoindre ce groupe armé pour être en paix ?» poursuit-il en se questionnant.

Patrick dit même avoir perdu un de ses cousins, tué par des miliciens de FPIC pour avoir essayé de résister à la demande de les rejoindre. Mais malheureusement son entourage est ignorant de multiples sacrifices qu’il fournit avant de poursuive :

« J’ai une vie de souffrance ici à Bunia pourtant j’ai laissé tous mes produits champêtres, situés dans la zone d’influence des inciviques et ici on m’incrimine d’être de mèche avec une milice ». 

Ceci n’est qu’un témoignage parmi plusieurs, prouvant en suffisance qu’il ne faut jamais généraliser les actes d’une milice à toute une communauté. De nos jours, beaucoup de sujets Bira, Lendu, hema ou alur sont assimilés la plupart de cas sans raison, aux groupes des miliciens qui tuent nos populations. La composition majoritaire d’une tribu ou d’une ethnie dans une milice, ne devrait pas constituer un piège pour stigmatiser toute une communauté.

Les politiques et les leaders d’opinion doivent bien contrôler leurs langages pour ne pas blesser les autres. Sinon, cela revient à hypothéquer la chance de retour d’une paix durable en province de l’Ituri en particulier et en République Démocratique du Congo dans l’ensemble. Les jeunes, quant à eux, doivent résister aux manipulations politiciennes et refuser d’entrer en association d’une manière ou d’une autre avec les groupes armés.

Ainsi, il incombe également à l’Etat congolais de bien assumer ses responsabilités pour une paix sociale, permanente tout en générant beaucoup d’opportunités d’emplois pour occuper la jeunesse. Les groupes armés devront être considérés comme tels et subir la rigueur de la lois. Comme certains le disent, « ce ne sont pas nos enfants, ce sont des rebelles.».

Sharif Bithum Ali

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