L’année s’achève sous état de siège pendant que la population attend toujours les résultats concrets
L’année s’achève sous état de siège pendant que la population attend toujours les résultats concretInstauré par le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi depuis le 06 Mai de cette année dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu pour mettre fin à l’activisme des groupes armés dans cette partie de notre pays, l’état de siège continue toujours à être prorogé malgré son résultat critique. Et les députés nationaux ont encore, au cours d’une séance plénière organisée le jeudi 16 décembre 2021, prorogé pour la 14 ème fois consécutive la poursuite de cette mesure exceptionnelle prise par le Chef de l’État. Mais la situation sur terrain demeure très préoccupante avec des cas de morts enregistrés dans plusieurs entités.
Lorsque l’on est au courant de l’objectif principal de l’état de siège et que l’on apprend des atrocités des hommes armés sur les populations civiles, l’on s’interroge sur la nécessité même de continuer à proroger l’état de siège. Certaines voix même se sont levées pour demander la levée de cet état de siège qui, selon elles, n’ont pas résolu le problème de l’insécurité dans ces deux provinces qui enregistrent chaque jour de cas de mort et incendies des biens.
Des élus nationaux ont claqué la porte de l’assemblée nationale
Il y a quelques semaines, les députés nationaux élus de ces deux provinces ont même suspendu leurs participations aux plénières de l’assemblée nationale au sujet de la prorogation de l’état de siège. A travers une déclaration faite un certain lundi 01 novembre, ces députés nationaux se sont opposés à la toute énième prorogation de l’état de siège sans un plan de sortie préalable de la part du gouvernement tel que recommandé dans le rapport de l’évaluation de l’état de siège par la commission sécurité et défense de l’assemblée nationale.
L’assemblée nationale, à travers cette commission de défense et sécurité a formulé certains nombres de recommandations au gouvernement notamment « la restructuration profonde et le renouvellement de la chaîne de commandement militaire », le remaniement des autorités de l’état de siège, la mutualisations des forces avec les pays amis pour éradiquer l’insécurité dans ces provinces et rétablir la paix, etc.
La recommandation des députés nationaux élus de ces deux provinces, celle de la mutualisation des forces, est déjà effective avec l’armée ougandaise qui est entrée déjà sur le sol congolais pour combattre aux côtés de l’armée congolaise, les rebelles ougandais de l’ADF ainsi que d’autres groupes armés actifs dans ces deux provinces. Espérons que ces opérations vont apporter solutions aux multiples problèmes aux quels la population fait face à cause de l’insécurité. Nous attendons aussi la mise en application des autres recommandations pour en finir définitivement avec cette situation d’insécurité.
Même si les avis sont partagés, le président reste confiant à l’état de siège
Je sais qu’il y a ceux-là qui n’ont jamais été d’accord avec cette idée de l’état de siège. Déjà à son début, certaines personnes décriaient cette décision. D’autres n’ont même pas attendu sa mise en application pour prédire son échec. Pour moi ce qui importe plus, c’est le résultat. Mettre fin à cette situation qui a trop duré avec des millions des victimes, voilà ce qu’attendent les congolais.
Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, dans son discours de mardi 21 septembre 2021 à la 76 ième Assemblée générale de l’ONU à New-York (USA), a estimé que l’état de siège en cours dans ces deux provinces ne sera levé que « lorsque les circonstances qui l’ont motivé disparaîtront ». Autrement dit, on ira de prorogation en prorogation aussi longtemps que les populations civiles continueront à être massacrées, leurs biens incendiés.
Le problème n’est pas même l’état de siège
Je pense qu’il est temps de mettre en application des recommandations formulées par nos élus, en prenant des mesures qui s’imposent afin de rendre efficace cette mesure exceptionnelle de l’état de siège. Pour moi, le problème n’est pas même l’état de siège, mais plutôt la manière de s’y prendre. Et s’il faut lever l’état de siège, il faudra expliquer aux congolais comment on compte régler cette question de l’insécurité dans ces deux provinces.
Gloire Mumbesa