loader image

La mort par balles ou machette devenue ordinaire chez-nous

Il ne se passe pas un seul jour, depuis décembre 2017 sans que des chaînes de radios ou télévisions locales et nationales ne parlent des morts dans notre province de l’Ituri. Des milliers des personnes dans cette province ont déjà perdu la vie par arme à feu ou arme blanche. A mesure d’apprendre des nouvelles de mort dans plusieurs entités de notre province à travers les médias ou réseaux sociaux, on semble être habitué à cette triste réalité.

La dignité réputée de l’iturien disparaît peu à peu

Nous avons perdu notre dignité, notre respect envers ceux qui nous voient de l’extérieur à cause des images des massacres quotidiens qu’on enregistre ici, avec des images qui circulent même sur réseaux sociaux. Une honte que nous tous, vivant dans cette province, devrions avoir. Quand nous sommes à l’extérieur de cette province et lorsque nous nous identifions comme venus de l’Ituri, l’on nous traite des sanguinaires.

Même des enfants sont victimes de cette méchanceté humaine en assistant impuissamment aux tueries de leurs parents et proches familles. Pourtant il y a quelques années, les enfants étaient interdits à assister aux obsèques même de leurs membres de famille. L’enfant ne pouvait pas voir le corps de la personne décédée. Pas même aller aux cimetières. Une culture aujourd’hui perdue suite aux scènes de morts quotidiennes, au nombre incalculable, qui se déroulent sous nos yeux.

Passer un jour sans mort d’homme par machette ou balles devient du miracle en Ituri

Des milliers des personnes meurent chaque jour, y compris des militaires et policiers sur différents champs de bataille. Parfois nous attendons en vain, les mots de compassion venant des autorités. Il y a même ceux qui font des campagnes de diabolisation pour décourager et démoraliser ceux qui combattent pour notre sécurité. Nous ne devons pas normaliser la disparition de plus de dix personnes dans des circonstances non ordinaires sans pour autant manifester notre compassion à l’égard des familles victimes.

Jusqu’à aujourd’hui nous avons des personnes tuées dont les corps n’ont jamais été enterré. Ils sont abandonnés, livrés aux charognards à cause de l’inaccessibilité des lieux par la population ou par l’équipe de la Croix-Rouge. Pourtant les corps de personnes qui meurent dans le contexte de conflits armés doivent être traités avec respect, leur dignité doit être protégée et les restes des personnes décédées inconnues doivent être identifiés.

La population longtemps meurtrie crie au secours à l’État congolais

Les dirigeants de notre pays doivent se rapprocher de la population pour partager sa peine comme cela se passe sous d’autres cieux. Parce que nous avons l’impression que les gestes ou les mots de compassion arrivent toujours en retard pour ne pas dire que ça n’arrive pas. Des hommes politiques aussi doivent privilégier l’intérêt général au profit de la population que de passer toutes les journées entrain de faire de jeux de ping-pong aux médias. Que des tireurs de ficelles à qui profitent les morts de nos compatriotes puissent revenir à la raison.

Des blessures fraîches que nous avons dans nos cœurs et esprits devront trouver soulagement seulement le jour où on mettra fin à cette histoire. Et tant que l’on continuera à enregistrer des cas de tueries dans nos villages, les morts par balles ou par machette ne cesseront pas d’être normaux ou ordinaires.

La Rédaction

Pour vos Annonces, Communiqués & Publicités diverses,

Contactez: 0826046039, 0995203455, 0899580824

X

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page