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Mongbwalu : de parents qui autorisent leurs enfants à se rendre aux lieux de capture des sauterelles ne savent pas ce qui s’y passe

Par Gloire Mumbesa

Dans la commune de Mongbwalu, en territoire de Djugu, il est constaté que les mois de Novembre et Décembre sont les mois où les habitants font plus des navettes nocturnes que d’autres mois de l’année à cause de la capture ou de ramassage des sauterelles. Cette activité draine le monde qui arrive de quatre coins de ce grand centre commercial du territoire où l’exploitation artisanale de l’or est l’activité principale.

La chasse aux sauterelles étant devenue une grosse machine à sous, des nombreux habitants ont installé des pièges pour la capture en masse afin de se faire de l’argent. A Mongbwalu, c’est le quartier Dépôt qui est connu comme le quartier général (QG) des sauterelles. Pendant la nuit, des lumières que donnent des nombreux projecteurs installés sur la colline Camp-Goli vous feront penser à une ville pavée d’or. Et pourtant, une déception vous attend le matin.

Ce sont des jeunes, pour la plupart, des mineurs dont l’âge varie entre 5 et 17 ans venus de tous les quartiers de Mongbwalu notamment Dépôt, DC6, Shun 1, Shun 2, Zubula, Baru et Kilo-Moto qui viennent occuper des rues des avenues et autres espaces où les pièges à sauterelles sont installés. D’autres viennent même de Pluto, un autre centre de négoce situé à 7 km de Mongbwalu centre. J’ai vu certains se déplacer même avec des nattes et des petits matelas sur lesquels ils passeront nuit en attente des sauterelles.

Par-ci, par-là, des fumées des cigarettes mélangées à celles des chanvres arrosent les espaces. Vous ne serez pas surpris de voir des jeunes, âgés de moins de 10 ans tenir une tige de cigarette. Leurs comportements vous font croire directement qu’ils sont à leurs premières expériences. Dès qu’un un adulte les approche, ils font mine de ne rien faire.

Des boissons alcooliques, de toutes sortes sont visibles chez ceux qui sont regroupés à des endroits moins visibles. D’autres désirent s’afficher en public avec une bouteille de whisky pour donner l’impression qu’ils font partie de ceux qui passeront une bonne nuit sous une chaleur chauffée à plus de 40% d’alcool. Je dirais même qu’ils sont nombreux, ceux qui ont transformé ces espaces de capture des sauterelles en lieux de rendez-vous en amoureux.

Qu’il y ait des sauterelles ou pas, ils sont toujours là, deux à deux et ils ne sont pas intéressés par vos captures des sauterelles. Des garçons qui n’hésitent pas à se lancer dans une sorte de concurrences, voir combien des filles peuvent accepter leurs avances. Et c’est par manque de maturité ou de mauvaises compagnies que des jeunes filles tombent dans les pièges des hommes. Plusieurs cas d’abus sexuels ont déjà été rapportés par le Service de l’État qui s’occupe du Genre, famille et enfants de la Commune.

Je connais bien des filles, aujourd’hui mères des bébés, qui ont été rendues grosses pendant la période de sauterelles. L’une d’entre-elle m’affirme même avoir fait sa première expérience sexuelle dans les lieux de capture des sauterelles. Une autre personne, parmi mes connaissances, un garçon de 20 ans aujourd’hui, il est maintenant père d’une fille de deux ans, fruit de ses nombreuses relations sexuelles qu’il avait eues pendant le ramassage des sauterelles en 2019.

Une situation qui n’a pas été facile à gérer. D’abord les parents de la fille l’ont menacé plusieurs fois de le jeter en prison pour ruiné l’avenir de leur fille et pousser cette dernière à abandonner le chemin de l’école. En plus, lui-même il était obligé d’abandonner le chemin de l’école pour chercher comment préparer la venue de son bébé, parce que ses parents n’en avaient pas la capacité. Depuis lors, ce garçon n’a jamais repris le chemin de l’école.

En voyant le nombre de ces jeunes mineurs qui occupent la cour du centre des jeunes Camp-Goli PNUD et ses environs dans des heures tardives, je me demande si réellement ces enfants sortent de leurs domiciles sur autorisation de leurs parents. Et qui est, ce parent responsable, qui autoriserait son garçon de 5 ans, sa fille de 13 ans à aller chercher des sauterelles jusqu’au lendemain ?

Il est très dangereux voire imprudent de laisser les enfants, des jeunes, aller chercher les sauterelles pendant des heures vespérales où parfois ils sont obligés d’y passer la nuit. Pendant ce temps, ils sont exposés à l’insécurité, aux cas d’enlèvement, aux abus sexuels et à la consommation des produits nocifs. Ce qui se passe pendant la nuit dans ces lieux de capture des sauterelles, sûrement plusieurs parents ne le savent pas. Par expérience, j’ai compris que beaucoup de jeunes qui ont eu à fréquenter ces lieux ont négativement changé leurs comportements.

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