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Atrocités en Ituri, plusieurs victimes affectées psychologiquement

Il est vrai que les violences qui se commettent en Ituri ont poussé des milliers de personnes à abandonner leurs milieux d’origine. Les images des enfants égorgés, des femmes éventrées, violées et d’autres personnes découpées à machette ou à hache, ont laissé des séquelles considérables chez les victimes et survivants dont certains n’arrivent toujours pas à s’en remettre. Une triste réalité qu’ils sont obligés de vivre avec. Un accompagnement psychologique et notre soutien de toute nature peuvent leur apporter un grand soulagement.

Au delà même des déplacés de guerre, plusieurs personnes vivant dans cette province sont traumatisées à cause de tout ce qu’elles voient et entendent des atrocités de l’Ituri. Débutées depuis décembre 2017, autant de victimes sont malheureusement obligées de vivre avec ces blessures dans leurs cœurs et esprits.

Salomon, enfant blessé à machette puis taché de sang des membres de sa famille tués par des hommes armés au village Ndoya dans la chefferie de Bahema d’Irumu en territoire d’Irumu, a passé toute une nuit au près de corps sans vie de ses parents avant d’être récupéré le matin suivant par les services de sécurité. Photo prise à l’HG de Bunia où il est admis pour des soins.
Photo du 30 novembre 2021 par Prisca Mongita

Cet enfant, dont l’image a circulé sur la toile, blessé par machette puis taché de sang de membres de sa famille tués par des hommes armés au village Ndoya dans la chefferie de Bahema d’Irumu en territoire d’Irumu, a passé toute une nuit au près des corps sans vie de ses parents avant d’être récupéré au matin du jour suivant par les services de sécurité. Cette image a créé une sorte de compassion au sein des communautés ituriennes qui n’ont cessé de décrier le niveau de cette cruauté. Nous demandons une prise en charge psychologique nécessaire de cet innocent aussitôt que prennent fin les traitements médicaux qu’il poursuit dans une structure sanitaire de Bunia. Sauvons des vies.

Plusieurs questions sans réponses jusqu’ici me sont montées en l’esprit lorsque j’essaie d’imaginer le degré de la peine de cet enfant, en train de subir la douleur à longueur des jours et nuits, cloué sur son petit lit, obligé de ne dormir qu’à une seule position. Moi, juste une égratignure sur mon corps m’affecte et je n’ose même pas imaginer combien c’est difficile pour un si tout petit enfant, de surmonter la douleur des blessures à machette.

En outre, j’ai également vu une femme déplacée qui a perdu ses pieds et mains dans le carnage attribué aux mêmes rebelles de CODECO à Djugu, mais qui, miraculeusement a survécu; une réalité amèrement consommable surtout lorsqu’on essaie de s’imaginer ce qu’elle a réellement subi. C’est une histoire triste et ça fait pleurer.  Des femmes, majoritairement victimes des massacres ne devront pas être oubliées dans nos accompagnements : médical et psychosocial.

D’un autre côté, j’imagine quelqu’un qui a perdu tous ses biens acquis au prix d’un énorme sacrifice que les groupes armés ont sabotés, saccagés et incendiés. Aujourd’hui il se retrouve peut-être dans une famille d’accueil, sous une tente en tant que déplacé. Il n’a personne qui lui vienne en aide, ne fut-ce que, pour lui remonter le moral et faire face à la vie actuelle. Ça fait si mal, c’est regrettable.

C’est vrai que la prise en charge psychologique est un processus un peu long pour donner une thérapie à quelqu’un qui est affecté par le traumatisme, mais ça peut, tant soit peu, l’aider à surmonter ce qu’il ressent. Accompagnons et assistons les victimes des atrocités qui nous entourent. Et si le gouvernement congolais peut songer rapidement à restaurer la paix que son peuple réclame depuis longtemps, cela peut réduire le nombre de personnes traumatisées par ces atrocités. Car, aussi longtemps qu’on dira « masasi ikwa liya », il y a crépitement de balles ou encore « tena leo bali uwa batu », ils ont encore tué les gens aujourd’hui, les souvenirs hostiles que des milliers de personnes portent dans leurs cœurs ne disparaitront jamais.

Par Anastasie Neema

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