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Des enfants de la rue à Bunia, une bande des criminels se prépare aux yeux de tous

La ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri héberge plusieurs enfants dits « dans la rue » ou « de la rue ». Nombreux parmi eux, proviennent des sites des déplacés, venus en majorité du territoire de Djugu qui sont implantés dans cette ville. Ils apprennent à comment survivre dans les rues de la ville qu’ils ont déjà maîtrisées. Non seulement ils volent ou quémandent pour avoir de quoi mettre sous la dent, ils prennent aussi de produits nocifs malgré leur jeune âge pour faire face aux aléas de leur environnement. Cette jeunesse considérée comme espoir de demain, présente plutôt le risque à craindre pour le futur.

Les conditions difficiles de leurs familles les poussent à la rue

Ces enfants venus, pour la plupart, des sites des déplacés dont l’âge varie entre 4 et 14 ans, voire au delà, disent avoir quitté leurs maisons de fortune à cause des conditions difficiles qu’ils mènent dans les camps, où trouver à manger pour suffir à leurs familles devient un casse-tête. Les différentes assistances en vivres et non vivres fournies par le gouvernement congolais, des humanitaires, des Asbl et églises n’arrivent toujours pas à couvrir leurs besoins. Ils dépendent desormais de la rue qui leur apprend, en sa manière, tout de la vie.

A la place de l’école, c’est la rue qui leur apprend la vie

Ils ne vont plus à l’école, mais ils apprennent, déjà à leur jeune âge, à se droguer et à voler. Comment voyons-nous leur futur dans cinq ou dix ans ? Aujourd’hui la ville de Bunia fait face à des cas de criminalité qui nécessite des mécanismes efficaces de la part des autorités pour anéantir ce phénomène. On sait comment on devient enfant de la rue, mais rarement on sait comment on en sortira un jour. La façon dont ces enfants se comportent, en voleurs, harceleurs, mendiants, pensifs et pleins de soucis doit interpeller notre conscience. Malheureusement, nous, la communauté on s’en méfie, pourtant c’est cette même communauté qui les a fabriqués.

Une bombe à retardement est déjà placée sous nos yeux

L’état congolais doit restaurer la paix dans leurs milieux d’origine s’il ne veut pas aggraver la situation de l’insécurité dans la ville de Bunia et ses environs. Aujourd’hui, nous ne le sentons pas encore parcequ’ils ont encore l’âge mineur, mais dans cinq ou dix ans, ils seront adultes et la conséquence peut être plus dramatique qu’on ne l’imaginait si rien n’est fait en amont. En s’habituant à la rue, ils se préparent à surmonter la peur et à se battre. Ils se préparent à la criminalité.

Il n’y a pas que des enfants déplacés qui sont enfants de la rue

Il est vrai que ce ne sont pas seulement des enfants déplacés de guerres qui sont dans les rues de Bunia. Il y a aussi ceux qui fuient leurs familles sans en être chassés. Ils sont attirés par la liberté apparente et sans limite de leurs camarades qui vivent dans la rue. D’autres enfants se sont habitués, simplement parce que, très jeunes, ils vendaient déjà dans la rue certains produits en vue de soutenir leurs foyers en difficultés. L’État congolais doit en tenir également compte au lieu de les abandonner ainsi à leur triste sort. Ces enfants deviennent, du jour au lendemain, un danger pour eux-mêmes et pour la société.

Le phénomène « enfant de la rue » qui est en pleine expansion dans cette ville, est l’une des conséquences de différentes guerres que nous connaissons dans cette partie de notre pays. Beaucoup d’enfants innocents ont perdu leurs parents dès leur bas âge, durant les atrocités. Il est temps pour que le gouvernement fasse quelque chose aujourd’hui. Cette pratique de « leteya miye 100 fc », « donnez-moi 100 Fc » que nous voyons chaque jour dans nos rues de Bunia, n’est pas digne de notre honneur.

Anastasie Neema

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