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Des enfants déplacés non scolarisés depuis 2017 en Ituri, un danger pour l’avenir

Image des enfants déplacés de guerre en Ituri, en divagation dans la ville de Bunia. Le 30 novembre 2021, devant la CADECO

Fin décembre 2017 et début de l’année 2018, des milliers d’enfants ont séché les cours après avoir fui les atrocités des hommes armés dans leurs villages du territoire de Djugu. Les miliciens ont pillé, saccagé les documents et matériels scolaires avant de détruire voire incendier leurs bâtiments. Ce qui a obligé les enfants étudiant à ces écoles, accompagnés de leurs parents, à fuir leurs milieux naturels et trouver refuge dans des endroits qu’ils estiment sécurisés. Des sites ont été emménagés à faveur des déplacés à travers la province de l’Ituri et en dehors. Certains ont préféré trouver refuge dans des familles d’accueil.

Les déplacés qui sont, par exemple, dans des sites construits en ville de Bunia chef-lieu de la province, vivent dans des conditions tellement difficiles qu’ils ne sont pas à mesure de scolariser leurs enfants. Certaines salles de classe ont été rendues disponibles pour leur éducation, mais vu leur nombre élevé, ces salles ne sont toujours pas suffisantes.
Ne pouvant pas résister à la famine pendant les cours, d’autres enfants ont préféré tout simplement abandonné et retrouver les rues de la ville.

Dépourvus de besoins vitaux, ces enfants déplacés sont devenus des quémandeurs en plein centre ville de Bunia. Mendier pour avoir à manger, est leur mode de vie.

Difficile de scolariser son enfant quand on est déplacé de guerre

En plein centre ville de Bunia, nous avons rencontré le jeune Patrick, assis avec ses amis devant une alimentation profitant de la générosité des personnes de bonne volonté. Cet enfant d’environ 12 ans déclare avoir abandonné les études à troisième année primaire qu’il n’a jamais reprises depuis 2017.

Hébergé dans l’un des sites des déplacés de la ville, ses parents, cultivateurs de leur état, n’ont pas pu l’envoyer à l’école, faute de moyens. Habitués à trouver de l’argent grâce à leurs produits champêtres qu’ils vendaient et ramenaient ensuite une partie à l’école de leur fils, les parents de Patrick ne peuvent pas le faire dans un site de déplacement où ils n’attendent que de l’aide humanitaire.
D’ailleurs, il y a des jours où le jeune Patrick nourrit ses parents quand il trouve un peu de sous qu’il a quémandé dans les rues en utilisant l’expression swahili « papa saidiya » pour dire « aidez-moi papa » avec un ton pitoyable.

Cette expression semble, en ce jour, être la plus connue du centre ville de Bunia. Tu ne finiras jamais ta course en ville sans t’être croisé avec ces enfants qui viennent supplier parfois à tes genoux, 100 Fc ou 200 Fc. Leur place devrait normalement être à l’école pour apprendre à devenir cadres et utiles à la société. Cette situation d’insécurité leur a imposé un mode de vie que personne ne peut souhaiter traverser.

Quand le plaisir de la rue prend le dessus

Sur le boulevard de libération, principale artère de la ville, Élie accompagné de ses camarades sont en train d’observer les mouvements des passants. C’était étonnant d’écouter un enfant d’environ 9 ans dire être favorable à la vie de la rue qui lui offre, selon ses dires, la liberté de circuler toute la ville sans aucune surveillance quelconque. Il ne souhaite même pas regagner Malili, son village d’origine. L’école, il n’y a jamais mis ses pieds depuis sa naissance et  n’y songe même pas.

La responsabilité de l’État congolais s’invite

Le gouvernement doit s’assumer pour restaurer l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire où elle est menacée afin que les déplacés regagnent leurs entités respectives et que les enfants reprennent le chemin de l’école, la place d’un enfant n’est pas dans la rue. Rester sans aller à l’école, pour ces enfants, constitue une bombe à éclater dans l’avenir, car ces enfants, parmi eux, certains risqueraient d’intégrer des associations des malfaiteurs et c’est ce qui est un grand danger pour la société avec conséquences, entre autres , l’accroissement des cas de banditisme et/ou la criminalité dans nos milieux de vie.

Par Anastasie Neema

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