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Djugu: après le massacre de 46 civils au site de Lala, plus de 7000 autres restent terrorisés, seule la sécurité est le remède

Par Prisca Mongita 

Loin de chiffres, ce sont des personnes. Les personnes massacrées au site de déplacés de Lala sont les proches de plus de 7.000 habitants de ce site au sein du groupement de Bahema-Badjere dans le territoire de Djugu. Ce mardi, 25 juillet 2023, les souvenirs sont encore frais dans les pensées des survivants.

La fosse commune au site de Lala où sont entérées les 46 victimes du 12 juin 2023

C’était le 12 juin 2023 que les membres de la milice CODECO avaient sauvagement oté la vie à 12 garçons, 11 filles, 13 femmes et 10 hommes sans compter les 8 autres personnes blessées. Retenez bien, ce ne sont pas des chiffres. Ce sont bien des personnes ayant été arraché non seulement de leurs familles, mais aussi de toute opportunité de jouir de droit à la vie.

Comment les survivants vivent-ils aujourd’hui ?

« Grave », semble être le moindre mot pour qualifier le drame de ce jour-là par l’un des habitants. Dans le sauve-qui-peut, père, mère n’avait pas tout sens. Courir sans s’arrêter.

« Je me suis sauvé, ma femme s’est sauvée, mon garçon de 8 ans en plein sommeil est resté après notre fuite, le matin quand on est revenu, on a trouvé le garçon décapité. », explique l’un des habitants du site de Lala avant de poursuivre son témoignage en déplorant ce drame qu’il trouve jusqu’à ce jour anormal.

« Je suis traumatisé jusqu’à aujourd’hui, je ne sais comment vivre. J’ai besoin d’une assistance psychologique, […] »

Les déplacés ayant perdu leurs proches lors de l’incursion

Le « traumatisme », c’est bien le quotidien de cette population. L’on pouvait voir sur le visage d’une jeune femme ayant perdu 7 membres de sa famille y compris son enfant aîné et son époux. Portant son nourrisson au dos, son visage ressortait des muscles tendus, ses yeux mouillés de larmes qu’elle retenait bien à l’intérieur. Que des désolations et désorientations dans ses dires.

A quoi se résume le quotidien des habitants du site de Lala ?

Chômage encore et encore, parce que la peur au ventre, ces habitants ont résigné les activités champêtres. Les champs étant éloignés du Camp, l’entraide fait partie du quotidien de cette population.

Stéphano Banga, président du site des déplacés de Lala

« Pendant la journée, nous sommes tous ici,[…] Nous avons vu des gens être brûlés, éventrés, […] toutes ces choses sont encore dans nos pensées et ça nous fait encore peur, c’est pourquoi la nuit, nous allons dormir dans des familles d’accueil. », se confie le président du site, Banga Stéphano.

Bintou Keita accueillie au site de Lala par la Représentante des victimes

Dans le site, à peine une vingtaine de personnes y passent nuit. Aujourd’hui, à la visite de la Cheffe de la MONUSCO en RDC, les demandes de cette population soumise à des difficultés psychologiques, économiques, sanitaires et même scolaires se résument en sécurité. Point n’est besoin pour cette population de retourner au site, mais plutôt dans leurs villages avec la garantie sécuritaire. Chose que la Représentante Spéciale du Secrétaire Général de l’ONU, Bintou Keita se charge d’en parler aux décideurs et de revenir avec les solutions aux problèmes de ces déplacés estimés à 7.859 personnes selon le répertoriage de l’organisation Non gouvernementale et nationale, ADSSE en décembre 2022.

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