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Ituri : Et si la Monusco partait ?

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Installée sur le sol congolais depuis plus de vingt ans aujourd’hui, la présence de cette mission de l’Organisation de Nations Unies au Congo, Monuc devenue aujourd’hui Monusco fait toujours réagir les diverses classes R.D.Congolaises voire étrangères. Si les unes pensent que la Monusco doit plier bagage pour avoir trop duré et pour insuffisance des résultats sur terrain, dans ce pays en proie aux violences depuis une vingtaine d’années avec des millions de morts, les autres par contre souhaitent le maintien encore de cette mission au Congo, en élaborant d’autres stratégies afin de répondre aux attentes de la population congolaise sur sa présence dans le pays.

Les détracteurs de la Monusco

Certains acteurs politiques et forces vives de l’Ituri semblent n’avoir plus confiance à la politique de la protection des civils assignée à la Monusco par le conseil de sécurité des Nations Unies. Ils fondent leurs arguments sur la continuité de massacres contre les civils, parfois à quelques mètres seulement de campements des casques bleus. Ce qui prouve, selon eux, son inefficacité.

C’est d’ailleurs le point de vue du Président de l’Union Nationale des Associations Culturelles pour le Développement de l’Ituri (UNADI). Dans une rencontre avec le Professeur Alphonse Ntumba Luaba, en mission à Bunia au début du mois de Novembre en cours, Ayendu Bin EKWALE a exprimé son émotion sur l’accompagnement du gouvernement congolais par la Monusco :   « Si quelqu’un m’accompagne, ce que je suis faible. Il va m’accompagner pour que je sois fort. Pour que le danger ne m’arrive pas !  », avant d’ajouter :  « Ils [casques bleus] prônent la protection de la population alors qu’on tue la population à sa présence !!  » a-t-il lâché.

Ainsi donc, pour ces acteurs, le départ de la Monusco serait salutaire. Et il permettra à l’État congolais de prendre ses responsabilités vis-à-vis de la protection des civils et la sécurisation de toute l’étendue de son territoire.

Les soutiens de la Monusco

Parmi des personnalités qui estiment que la République Démocratique du Congo a encore besoin de cette mission onusienne, on note la plupart des animateurs des institutions publiques, mais aussi certains intellectuels.
C’est dans cette classe que se range le sociologue Iturien, Professeur Pilo KAMARAGI. Pour lui, un départ précoce de la Monusco ne ferait qu’empirer la situation sécuritaire. Le PO estime que sans les casques bleus, ça serait la « fin du monde » pour des habitants de plusieurs entités de Djugu, qui dépendent de la sécurité fournie par la Monusco.

Les réalisations de la Monusco

Thierry Santime, chercheur à l’université canadienne de University of Ottawa, pense que :  « Même si la Monusco n’a pas toujours été en mesure de poursuivre son mandat avec succès, il faut quand même noter que son rôle a été dans bien de cas salvateur pour la population», peut-on lire dans son rapport.

Et de poursuivre, en citant un certain Mateja Peter :  « L’action coercitive et offensive des casques bleus de l’ONU, de concert avec les forces armées de la RDC a permis de combattre efficacement et d’affaiblir de nombreux groupes rebelles comme les FDLR ou la LRA dont les populations jadis des proies faciles», écrit-il.
A cela s’ajoute aussi son action qui a permis de neutraliser les rebelles du M23.

Ce que je pense de la Monusco

Personnellement, je pense qu’il est important de connaître d’abord les missions de la Monusco et critiquer ensuite ses actions, et ce, proportionnellement de ce que le conseil de sécurité attend d’elle. Vouloir que la Monusco ferme ses valises en ce moment, faciliterait les groupes armés à s’émerger et à gagner des terrains si notre armée nationale n’est pas à sa forme.
Autre chose à savoir, la Monusco aide le gouvernement congolais dans multiples secteurs. Cela nécessite qu’on ait un programme de retrait planifié et non brusque.

D’ailleurs il y a quelques semaines passées, le gouvernement venait de signer conjointement avec la Monusco, le protocole d’accord sur son départ programmé. Et à en croire cette convention, la Monusco pourrait partir en 2024. En attendant qu’elle parte, il revient au gouvernement de prendre ses responsabilités et non laisser quelqu’un d’autre le faire. Ceux qui veulent alors le départ de la Monusco doivent faire plutôt pression sur le gouvernement qui peut exiger le départ de la Monusco au près du conseil de sécurité des Nations-Unies.

Ali Sharif Bithum

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