Persistance de l’insécurité en Ituri : que doivent faire les organisations non gouvernementales et le Gouvernement ?

Par la Rédaction

Il y a plusieurs années maintenant depuis que la province de l’Ituri baigne dans le sang. Les groupes armés locaux à connotation communautaire en sont les principaux auteurs. Plusieurs tentatives de donner solutions à ces fléaux se font voir mais sans les résultats escomptés.

Dans cette province, une grande majorité d’organisations non gouvernementales oeuvrent dans le secteur d’éradication de conflit. Le Gouvernement, lui également n’a jamais cessé de prêcher la cohabitation pacifique, le vivre ensemble, le pardon, la réconciliation, l’amour, etc.

Mais qu’est-ce qui est fait concrètement ?

Dans la ville de Bunia, il ne se passe une seule semaine sans qu’il y ait un quelconque atelier, séminaire, conférence, journée de réflexion sur la paix et ses composantes (cohésion sociale, cohabitation pacifique, gestion de conflit…). D’une manière générale, on y retrouve presque les mêmes personnes ( les journalistes, les représentants des structures des jeunes, la société civile, les structures des femmes basées à Bunia.

Seule Bunia ne peut pas régler les conflits ituriens

Alors que la ville de Bunia accueille du jour au lendemain ces différentes activités, l’intérieur de la province ne cesse de voir le sang des innocents couler. Les tueries n’en finissent toujours pas.

Petites sont ces activités organisées dans les différents coins sensibles de la province.

C’est dans la ville de Bunia qu’un Bira peut facilement parler à un Hema, un Hema peut collaborer avec un Lendu. C’est dans le ville de Bunia que toutes les communautés Ituriennes peuvent se fréquenter.

A quoi est bon de concentrer les efforts dans une entité moins concernée par les problèmes ?

Les vraies victimes des conflits sont dans les territoires et si certaines sont à Bunia, disons-le, majoritairement sont installées dans les sites de déplacés. Les semeurs d’insécurité sont disséminés dans les différents coins des territoires. Eh oui, beaucoup disent que les cerveaux monteurs d’insécurité sont dans la ville de Bunia, mais si ces paysans décident de se fréquenter d’une communauté à une autre, qui manipulera l’autre ?

Voilà la nécessité d’orienter beaucoup de séminaire, atelier, journée de réflexion dans les fins fonds de l’Ituri.

Les ONG et leur partenaire qui est le Gouvernement devraient par exemple, prendre les personnes vivant dans la ville de Bunia qui maîtrisant les langues et les milieux ruraux ciblés pour faciliter la communication dans les coins reculés de l’Ituri.

Rester dans la ville ne porterait pas beaucoup plus de solutions pour la paix dans l’ensemble de l’Ituri.

La province de l’Ituri n’a que besoin de la paix. La ville Bunia n’est pas égale à l’Ituri. La province de l’Ituri est l’ensemble de 5 territoires (Aru, Mahagi, Djugu, Irumu et Mambasa) plus une entité urbaine.