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«Un an après, l’état de siège a-t-il déçu la population iturienne ? »

C’est depuis le 6 mai 2021 que le président de la République a proclamé cette mesure exceptionnelle dans deux provinces de l’Est du pays notamment l’Ituri et le Nord-Kivu, secouées par l’insécurité causée par des groupes armés locaux et étrangers. Aussitôt, la population Iturienne se sentait soulagée par l’avènement de cette décision, espérant ainsi au retour d’une paix durable qui a manqué à cette province depuis plusieurs années. D’ailleurs, dès son arrivée à Bunia le 10 Mai 2021, le gouverneur militaire de l’Ituri avait déclaré qu’il ne partira pas sans qu’il n’y ait la paix dans cette province.

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Qu’est ce qui s’est passé ?

Dès les deux premières semaines de l’état de siège, la province a connu un calme précaire rassurant la population, on pouvait même croire à la fin des atrocités en Ituri. Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole du gouvernement provincial, avait même, dans sa sortie médiatique du 30 Mai 2021, rassuré l’opinion publique que la menace qui était tout autour de Bunia avait été écartée. Mais il suffisait qu’un jour apres, pour assister à une matinée sanguinaire à Boga et Tchabi dans le territoire d’Irumu où une cinquantaine de personnes étaient massacrées par des hommes armés identifiés aux rebelles ADF.

Plusieurs réactions avaient enflammé la toile pour condamner cette attaque, le cas, notamment, du parti politique UNC Fédération de l’Ituri qui avait recommandé :

« avec l’état de siège, ne pensez pas qu’on devrait encore caresser ces assaillants, il faut passer à la frappe et que la frappe devra être dure.»

Pour soulager la population, les forces de l’ordre sont passées en action pour repousser ces ennemis qui continuaient à rôder tout au tour de ces entités. S’adressant à la presse en date du 6 juin 2021, le gouvernement provincial, par le truchement de son porte-parole, avait précisé que « grâce à l’appui aérien et aux opérations qui ont été menées, les FARDC avaient réussi à mettre l’ennemie hors d’état de nuire.»

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Malgré cela, l’insécurité n’avait pas dit son dernier mot, l’hôpital général de Boga avait été la cible de l’attaque des hommes armés le lundi 7 Juin de cette même année. L’opinion se demandait si l’état de siège ne suffisait pas pour finir avec ces massacres, au regard des menaces quotidiennes auxquelles la population fait face.

Dans ses différentes sorties médiatiques, le gouverneur militaire de l’Ituri n’a cessé de rappeler l’opinion publique la mission principale de l’état de siège.

« Nous sommes venus combattre les groupes armés étrangers et sensibiliser les locaux à rentrer dans le droit chemin. »

Chose qui est loin d’être saisi par des « enfants égarés », comme il les appelle toujours.

Au lieu de profiter des bras ouverts de la République, les miliciens locaux ont eu la tendance de multiplier leurs exactions et toucher l’extrême jusqu’à s’attaquer aux différents sites de déplacés. Les cas concrets sont ceux de 21 Novembre 2021 au site de déplacés de Drodro, 28 novembre au site de Yivo (à 1 km de Drodro) ayant fait une vingtaine de morts, 01 février 2022 au site de plaine Savo qui a coûté la vie à une Soixantaine de déplacés et du 19 mars de cette même année à Gokpa qui avait fait une dizaine de morts, etc.

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En dépit de leur tetutesse, l’état congolais a pris l’initiative d’envoyer les fils de l’Ituri afin de parler le même langage avec eux, mais par malheur, cette équipe de la Task Force a été prise en otage par la milice CODECO le 16 Février 2022 à Bambu dans le territoire de Djugu où ils ont passé plusieurs jours avant de recouvrer la liberté. Un comportement qui a mis le doute dans les pourparlers entre les groupes armés et le gouvernement. Certaines personnes se demandent même « s’il n’est pas possible de punir sévèrement un enfant têtu ? »

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L’arrivée de mutualisation des forces armées congolaises et ougandaises en appui à cette mesure exceptionnelle de l’état de siège a été un ouf de soulagement à la population victime de guerres. Le sang de la population continue donc à couler au grand désespoir de plusieurs personnes. Des rebelles ADF, bien qu’en errance, continuent leur effusion de sang de la population innocente.

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L’opinion se demande à qui la faute si un an après la proclamation de l’état de siège l’insécurité persiste ? Il y a un temps où le gouverneur militaire avait déclaré que Kinshasa n’envoyait plus l’argent pour l’appuyer dans sa détermination, et au même moment l’Inspection Générale des Finances, IGF avait démantelé un réseau de quelques officiers de l’armée impliquées dans le détournements de fonds alloués au fonctionnement de cette mesure exceptionnelle.

La justice de son côté, est entrain de juger 15 personnes arrêtées par les services de sécurité qui sont impliquées dans la vente des munitions de guerres aux miliciens de CODECO. Parmi les personnes qui comparaissent à la justice militaire depuis le 25 Avril 2022 il y a 9 militaires, 6 civiles dont 4 femmes.

En tout, la volonté de restaurer la paix en Ituri y est mais sa mise en pratique nécessité le concours de tout et chacun à savoir population, tout comme le gouvernement congolais.

Sarah ABIBO

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