loader image

Victime de viol collectif sur mon chemin de l’école, j’ai eu une enfant dont j’ignore le père

La fille Charline, aujourd’hui adulte, est actuellement déplacée de guerres. Elle a fui les exactions des groupes armés dans son village de Mwanga, dans la chefferie de Baboa-Bokoe en territoire d’Irumu. Elle a été violée par deux jeunes garçons en 2020 pendant qu’elle revenait de l’école située dans la périphérie de la ville de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri.

Charline porte en ce jour une enfant dans ses bras, dont le père n’est pas connu, l’une des conséquences de violences sexuelles dont elle avait été victime.

Une triste réalité, mais obligée de l’assumer

Lors des affrontements entre les forces de l’ordre et les miliciens dans la région d’origine de Charline, ses parents comme tous les autres du village, se sont enfuis pour raison de leur sécurité. Après avoir subi le viol collectif, elle a trouvé son village désert. De choc psychologique aux douleurs insupportables contractées à l’issue du viol, Charline a dû faire face à une autre réalité sécuritaire à la quelle, prendre fuite loin du sifflement de coups de balles, était la seule option.

«Je rentrais de l’école pendant que la population de mon village prenait fuite. J’ai croisé deux garçons qui m’ont violée et je suis tombée enceinte de cette enfant ici avec moi», déclare Charline.

La guerre, à la base des dislocations des familles

Depuis deux ans maintenant, la jeune fille est sans aucune nouvelle de ses parents. Garder la grossesse dans une situation de déplacée n’a pas été facile pour elle. C’est sa grand-mère qui lui a porté secours jusqu’à ce qu’elle accouche. Depuis, elle n’a jamais cessé de remercier cette dernière.

Pour essayer de survivre dans une ville comme Bunia où plusieurs familles se sont réfugiées, la jeune fille, pour avoir de sous afin de subvenir aux besoins de sa petite fille et à ses besoins personnels, elle vend des paniers confectionnés par des femmes et jeunes filles déplacées installées dans le site de Kigonze (à Bunia).

«Maintenant, je suis avec ma grand-mère, mais je ne sais où se trouve mes parents qui s’étaient enfuis depuis le jour où je subissais le viol par deux jeunes garçons alors que je retounais de l’école pour la maison. Pour avoir de l’argent et subvenir à mes besoins, je viens souvent récupérer des paniers ici, je pars les vendre en ville», affirme-t-elle.

La vie de fille-mère étant déplacée, n’est pas facile

Les conditions indescriptibles dans les quelles cette jeune maman vit, ne lui permettent pas d’elever sa fillette, qui aura bientôt une année et qui visiblement n’a pas une bonne mine. Les quelques assistances qu’elle a reçues des personnes de bonne volonté n’ont duré que l’espace d’un matin, nous a-t-elle déclaré.

Malgré la façon dont elle a eu son enfant, Charline manifeste du pure amour pour sa fillette, quand bien même qu’elle aura du mal à lui montrer son véritable père dans les jours à venir.

«C’est mon enfant. Pourquoi je ne peux pas l’aimer ? Je l’aime plus que tout parce que c’est moi qui lui ai donné naissance. Il est possible quand elle aura atteint l’âge de raisons qu’elle me pose la question: “maman, où est mon père ?” Ce serait peut-être l’une de ses questions difficiles pour moi», avoue Charline avec un ton de regrets.

Depuis son enfance, Charline rêvait devenir enseignante pour contribuer à l’éducation des enfants. Mais les conditions actuelles ne lui permettent pas de réaliser encore son rêve.

Ainsi, elle en appelle aux personnes de bonne volonté de lui venir en aide.

Gloire Mumbesa

Pour vos Annonces, Communiqués & Publicités diverses,

Contactez: 0826046039, 0995203455, 0899580824

X

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page