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Ituri : Mongbwalu serait-il « la capitale iturienne » des violences sexuelles ?

Par la Rédaction

Depuis un bon moment, la capitale minière de la province de l’Ituri se transforme en l’«épicentre» de violences sexuelles. Dans cette commune rurale, il ne se passe pas une semaine sans enregistrer un cas de femmes et/ou de filles violées.

Le dernier cas en date, est celui recensé par la rédaction IK, le 21 avril 2024, où une fille mineure, élève de son état, a été victime au quartier Kilo moto.

Lire aussi : Mongbwalu : encore une autre fille mineure élève victime de violences sexuelles au quartier Kilo-Moto

Ceci n’est qu’une goûte d’eau, qui est loin de déborder la vase.

Qu’est-ce qui explique cette multiplicité de cas de violences ?

De prime abord, situons géographiquement, ce grand centre minier: Mongbwalu est une entité territoriale décentralisée récemment instituée en commune rurale. Il se situe dans le territoire de Djugu, à plus de 80 Km au nord de Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri. L’activité économique principale de Mongbwalu, est l’exploitation de l’or. Cette exploitation se fait d’une manière semi industrielle et artisanale.

Cependant, l’exploitation artisanale attire des milliers de congolais de tout bord qui y arrivent et vivent en espérer gagner leur vie en travaillant l’or.

Toutefois, cette exploitation artisanale semble attire une malédiction aux femmes de la région de Mongbwalu.

D’après une spécialiste en protection ayant requis l’anonymat, «Mongbwalu est l’une des entités de l’Ituri qui bénéficient des milliers de dollars américains que les organisations humanitaires nationales et internationales y apportent à travers divers projets dans le domaine de protection».

Ainsi, elle pense que les causes ci-dessous joueraient efficacement sur la continuité de cas de violences sexuelles des femmes et des filles de la région de Mongbwalu.

Vente et consommation des boissons fortement alcoolisées et des aphrodisiaques

A Mongbwalu, tout comme dans d’autres parties de l’Ituri, il s’observe une prolifération des boissons de forte teneur alcoolique. Ces dernières sont à la portée de tous et à un moindre coût. Ce qui facilite n’importe qui de s’en procurer. Le phénomène « Kpongbporo, [une appellation locale de ce genre des boissons, ndlr] » n’est pas un secret de polichinelle.

Beaucoup de cas de violences ont été commis par des hommes ivres.

« En outre, il y a également la prolifération des vins qui sont vantés pour leur vertue sexuelle. Ces jeunes célibataires se trouvent dans une situation telle qu’ils contraient à alléger leur désir sur n’importe quelle personne de sexe féminin», précise notre analyste.

La promiscuité

Les conditions d’hébergement dans la région minière de Mongbwalu sont déplorables.

« Il est très fréquent voire une pratique courante de trouver plusieurs hommes et femmes se partager de petits locaux avec toutes les conséquences qui vont avec. Cette pratique favoriserait les actes de violences basées sur le genre (VBG)», dit-elle.

Mépris des droits humains et ignorance de la loi

Malgré les multiples déploiements de projets humanitaires dans la région, le respect de la loi et des droits humains en rapport avec les VBG, est loin de devenir une réalité à Mongbwalu.

« Le fonds alloués aux programmes des organismes humanitaires dans la région de Mungbwalu sont-ils audités par le gouvernement congolais ? », s’interroge notre spécialiste en protection.

Pour elle, «le gouvernement doit s’assurer que les fonds alloués à ces projets ont réellement servis pour ces besoins communautaires». Elle précise aussi qu’un grand nombre d’auteurs de ces actes ne connaissent rien de lois en matière de VBG, «ce qui laisse comprendre qu’il faut mettre du sérieux» dans le secteur des organisations gouvernementales et non-gouvernementales nationales et internationales.

Impunité

Il est aussi constaté qu’un nombre important de ces actes de violences sexuelles, ne sont pas punis pour servir d’exemple à la communauté. «L’Etat doit s’imposer », lâche-t-elle.

«Parfois ces bourreaux sont arrêtés et puis relâchés aussitôt parce qu’ils auraient remis une quantité d’or aux instances étatiques concernées».

L’aspect culturel

Selon cette spécialiste en protection, il y a également la croyance mystique pour récolter plus de l’or. «Certains exploitants pensent qu’il faut coucher avec des filles vierges pour trouver de l’or. », dit-elle.

La pauvreté et le manque de pudeur

Dans la région de Mongbwalu, la pauvreté pousse parfois des femmes et filles à se prostituer.

« Nous y trouvons beaucoup de maisons de tolérance éparpillées par-ci par-là dans lesquelles, il y a même des filles mineures. En cela s’ajoute, la consommation excessive de la chanvre», explique notre source. Chaque partie tire son profit, sauf qu’en un moment, cette pratique vire rapidement à la violences sexuelles.

Enfin, nous trouvons aussi des faux cas de viol parce que des femmes et filles ne sont pas satisfaites de l’argent donné par l’homme. «Ce n’est pas trop fréquent, mais cela est une pure vérité».

Pour mettre fin à ces actes, notre spécialiste en protection interpelle le gouvernement à bien jouer son rôle régalien, celui de protéger ses citoyens comme l’exige la constitution de la République.

« Au delà des causes énumérées, figure aussi l’absence de l’Etat sur une grande partie du territoire de Djugu qui est sous contrôle des groupes armés et ces derniers sont aussi cités parmi des auteurs des actes de violences sexuelles. J’interpelle le gouvernement à bien s’occuper aussi des éléments de l’ordre, car ils sont aussi cités dans ce contexte. La communauté doit aussi accompagner des initiatives étatiques et des partenaires pour éradiquer ce fléau. Dénonçons ces actes et ne protégeons personne, familière, soit-elle», conclut-elle.

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