Incapable de faire un enfant à mon mari, mon foyer au bord de rupture ( témoignage 2)

Je vous ai parlé de mon histoire de pari foot avec mon mari lors de mon précédent témoignage, aujourd’hui je vous parle de mon foyer.

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Moi, Élodie et mon mari Franck (de noms d’emprunt) vivons ici en ville de Bunia depuis bientôt une année mais ça fait plus d’une année que nous sommes légalement mariés. Il est vrai que lorsque deux personnes qui s’aiment décident de se fonder un foyer, le monde est impatient de voir le résultat de cette union, le fruit de cet amour, mais l’on peut toujours attendre. Malheureusement ce n’est pas le cas pour moi, mon amour Franck fait la tête à l’aire pour manifester, sans le dire, qu’il a besoin d’un enfant, le premier de ses entrailles.

Cinq mois après notre mariage dans la ville de Kisangani, province de la Tshopo, aucune grossesse en vue, aucun signe manifestant l’existence d’un bébé dans le ventre, les commentaires commencent à aller dans tous les sens. Mon mari décide que je vienne le rejoindre ici à Bunia, son lieu de travail pour que je sois également loin de regards de ma belle-famille, loin évidemment de ceux qui me connaissent et qui attendent impatiemment la venue de l’enfant de notre jeune foyer. Là, à Kisangani, tous mes mouvements étaient surveillés, pas moyen de passer inaperçue.

Si certaines femmes tombent enceintes aux premiers jours, chez-moi je pense qu’il faudra avoir de la patience, vraiment de la patience. Je ne le dis pas parce que je suis infertile, non, c’est pas le cas. Mon mari et moi sommes tous les deux féconds, les résultats des médecins spécialistes ont attesté qu’il n’y a aucun problème pour que nous n’ayions pas d’enfants. Pendant qu’ils nous appellent encore à la patience, des médicaments m’ont été suggérés que j’ai pris sans hésiter. Il y a des médicaments qui sont extrêmement coûteux que mon époux Frank me les a achetés mais jusque-là, on est toujours en attente de résultat positif.

Cette attente est tellement longue que je n’arrive pas à reconnaître mon mari, de par ses nouveaux comportements. Lui qui ne prenait que des boissons sucrées par exemple, depuis que je le connais, a changé de goût à l’étonnement même de ses amis et collègues de service. Non seulement il commence à rentrer tard à la maison malgré l’insécurité, mais il m’arrive chaque jour en état d’ivresse. Les paroles qu’il me lance me blessent et me rendent triste. Il sort le matin pour rentrer tard pendant la nuit. Le matin, il m’adresse rarement la parole, surtout lorsqu’il s’agit de répondre à ma question.

Je sais ce qui lui traverse à l’esprit, je connais aussi ce qu’il attend de moi et plusieurs fois j’ai tenté de lui montrer que le fruit de notre amour viendra mais que cela ne dépendait pas de moi. Nous avons beaucoup dépensé en terme d’argent pour l’achat des médicaments, sans succès. Son comportement laisse à croire que c’est moi qui suis le problème. Je commence même à le soupçonner d’avoir des relations extra-conjugales à cause de son indifférence pendant notre intimité. Maintenant il veut que je rentre à Kisangani, je ne connais pas la raison mais j’ai simplement peur qu’il amène, juste à mon départ, une autre femme qui lui fera un enfant.

Gloire Mumbesa