L’Ituri aussi mérite l’attention nationale…

Par KI

Pendant que tous les congolais s’unissent pour dénoncer le silence de la communauté internationale face à l’agression rwandaise ; des voix s’élèvent pour signaler qu’il y a pire dans la province de l’Ituri.

Pour une fois, nous voyons le peuple congolais uni comme un seul homme pour condamner l’agression de son territoire par le Rwanda, et le silence de la communauté internationale face à cette dernière. Seulement, comment prendre au sérieux notre indignation face à cette opinion internationale qui a écouté une de nos autorités déclarer: »[…] il n’y a pas la guerre au Congo. Nous regardons la guerre à la télévision, à plus de 2000 km des institutions […] »?
Les autres sont vus dansant et voyageant à travers le monde sourire au lèvre, bien sapés comme si tout allait bien au pays.

On a tous vu le premier ministre Éthiopien, Aby Ahmed, porter l’uniforme et aller commander les troupes pour libérer la partie de son pays sous contrôle des rebelles. On se souvient aussi du T-shirt vert que porte Zelensky depuis le début de la guerre avec la Russie. Mais quand on voit les nôtres … Nous devons être sérieux si nous voulons que les autres nous prennent au sérieux.

Egalité des victimes

Est-ce pour dire qu’une guerre n’en est une que lorsqu’elle peut directement toucher ou menacer les institutions ? Peut-être qu’il a juste dit tout haut, ce que pensent tout bas les autres politiciens dans leurs bureaux climatisés à Kinshasa.

Il est arrivé qu’en Ituri, des personnes soient enterrées vivantes, des malades tués dans leurs lits d’hôpital, des déplacés massacrés dans les camps et des femmes violées devant leurs maris et enfants sans parler des villages décimés par les groupes armés. On ne parle presque pas des territoires sous contrôle des milices armées locales ou ils sèment terreur et désolation.
Quand on vit en Ituri, et que l’on voit l’agitation autour de la problématique du M23, on peut se demander si Kinshasa a quelques choses à faire avec les morts, les déplacés ainsi que les victimes de la province de l’Ituri. De toute façon, les rebelles de ce côté ne menacent pas directement le pouvoir de Kin…

On dirait que les victimes causées par les rebelles congolais n’ont pas la même valeur que celles causées par les groupes armés soutenus par le prédateur extérieur. Chers dirigeants, nous sommes tous congolais et notre vie compte au meme titre que les compatriotes du Kivu…