loader image

Bunia : Justice populaire devient monnaie courante, au moins 5 présumés bandits lynchés en deux semaines

Par la Rédaction

En ville de Bunia, le banditisme est au plus fort depuis quelques semaines. Ils opèrent presque chaque jour à l’aide d’armes à feu et armes blanches. Ils utilisent, comme mode opératoire, des barres de fer et de grosses pierres pour casser les portes des maisons des habitants de différents quartiers de ce chef-lieu de la province de l’Ituri.

En l’espace de deux semaines seulement, au moins cinq personnes présumées bandits ont été victimes de justice populaire. Le dernier cas en date remonte à la nuit de lundi à ce mardi 02 avril 2024 au quartier Bigo – Kolomani où deux civils accusés de vol ont été battus à mort par la population en colère et un autre sauvé de justesse par les éléments de l’ordre venus à la rescousse.

Un autre cas est celui passé la matinée du dimanche 24 mars au quartier Bankoko sur avenue Gety où un jeune garçon d’environ 17 ans accusé lui aussi d’un vol présumé d’habit a été lynché par la foule. Deux autres présumés bandits ont été tués par la population et un autre blessé grièvement la nuit de jeudi à vendredi 22 mars aux quartiers Bigo et Mudzipela. Ils avaient été appréhendés par la population pendant qu’ils tentaient de commettre le vol nocturne.

Peu de confiances en la justice et le chômage, parmi les principales causes

Lire aussi : Bunia-justice populaire : symbole de vengeance ou manque de confiance à la justice ?

Plusieurs facteurs expliquent la montée des cas de justice populaire dans la ville, notamment le manque de confiance en la justice de notre pays. La population accuse la justice de relâcher souvent les criminels au grand dam de leurs victimes. Face à cette situation, la population ne voit qu’une seule solution, se faire justice elle-même en tuant les bandits qu’elle attrape. Il y a aussi, dans notre pays dont la province de l’Ituri n’est pas épargnée, un taux élevé de chômage. Difficile pour les jeunes de trouver de l’emploi et certains, perdus dans le désespoir, se livrent à la délinquance juvénile.

Les présumés bandits lynchés à Bigo – Kolomani, d’après les sources policières de la ville, sont des jeunes venus du camp de déplacés installé à Kigonze. Habitués à vivre grâce aux activités champêtres, ces déplacés ayant fui les atrocités des groupes armés dans le territoire de Djugu, ne vivent que des miettes qui leur sont distribuées par des organismes humanitaires. Plusieurs fois ils ont réclamé la restauration de l’autorité de l’État dans leurs entités afin qu’ils quittent la vie difficile qu’ils mènent dans des camps de déplacés. Pour faire face à tout ce qu’ils endurent, certains ont développé des stratégies pour survivre.

Des initiatives doivent être prises

En ville, la majorité des jeunes qui ont un emploi n’ont que des emplois précaires, à faible productivité, le plus souvent dans le secteur informel. Ils gagnent moins que le salaire minimum et ne sont pas à mesure d’assurer à leur famille des conditions de vie décentes. Ils souffrent donc d’une bien plus grande pauvreté et sont fortement exposés au risque compte tenu des conditions dans lesquelles ils vivent et travaillent.

Le gouvernement congolais a une grande part de responsabilité pour résoudre le problème de chômage chez les jeunes. Il peut, en faveur de l’emploi des jeunes, mettre en place un programme d’appui au développement de micros, petites et moyennes entreprises pour réduire le chômage et le rendre moins douloureux.

Supprimer par exemple certaines taxes pour favoriser la création d’emplois. Plutôt que de laisser les jeunes, terrer dans le désespoir de sans emploi, il vaut mieux les encourager à créer leur propre emploi.

Pour vos Annonces, Communiqués & Publicités diverses,

Contactez: 0826046039, 0995203455, 0899580824

X

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page