loader image

Mongbwalu: pour assurer leur vie de déplacées, les jeunes filles se livrent à la prostitution et au mariage précoce

Elles sont nombreuses à avoir fui les exactions des groupes armés dans leurs entités notamment Andissa, Mbidjo, Lodjo, Yedi, Licey, Kilo, Digene et d’autres milieux du territoire de Djugu touchés par l’activisme des groupes armés. Pour l’heure, la commune de Mongbwalu, un grand centre de négoce situé à 85 Km de Bunia chef-lieu de la province de l’Ituri, sert d’abri pour leur sécurité. Depuis l’afflux de déplacés dans cette zone, on voit plusieurs jeunes filles, nouvellement venues, dont l’âge varie entre 13 et 18 ans, se lancer dans la commercialisation de leur charme (la prostitution) et d’autres se livrent au mariage précoce au seul but de pouvoir survivre et tenter de se sauver de leur situation de vulnérabilité.

Contactée par iturikwetu.net, Madame Jeanne Njangusi, responsable intérimaire du bureau Genre, famille et enfants dans la commune de Mongbwalu, a confirmé ce vendredi 29 Avril 2022 notre constat et voit les maladies, les grossesses non désirées, l’abandon des enfants, et autres comme conséquences qui, au fur de temps, pourront découler de cette malheureuse situation. Pour elle, cela doit interpeller les autorités à finir avec les atrocités commises par des groupes armés dans ce territoire.

«Oui, c’est vrai. Dans notre entité depuis que nous avons reçu les déplacés qui sont venus de plusieurs coins, comme ici quand-même il y a de l’accalmie, nous constatons que des jeunes filles déplacées se livrent à la prostitution et beaucoup parmi elles préfèrent se marier malgré leur jeune âge. Elles n’ont pas trouvé d’autre choix, Monsieur le journaliste, c’est leur situation actuelle qui les oblige ainsi. Si le gouvernement ne ramène pas la paix dans leurs milieux de provenance, nous allons commencer à enregistrer ici chaque jour des cas de maladies, des cas d’abandon des enfants et aussi des cas de décès», nous a déclaré Madame Jeanne Njangusi.

Quand un parent n’assume pas ses responsabilités, les conséquences s’en suivent

Les parents déplacés ne sont plus à mesure de subvenir aux besoins de leurs enfants, ce qui pousse ces jeunes filles à aller chercher mieux ailleurs, malheureusement elles n’ont trouvé que l’exploitation sexuelle comme voie facile pour se sauver de leur vulnérabilité de déplacées. D’autres se marient avant l’âge, dans l’objectif de faire face aux difficultés économiques, sociales et morales qu’elles traversent. Certains parents n’ayant quoi faire, y voient plutôt de soulagement. Donc pour eux, le départ d’une personne constitue une bouche de moins dans une famille qui trouve à peine à manger.

Dans leurs milieux d’origine, ces jeunes filles avaient les études comme activité principale outre aider leurs parents dans l’accomplissement de différentes tâches ménagères notamment le champ. Maintenant qu’elles ne vont plus à l’école et que leurs parents sont dépourvus de tout moyen, de toute autre assistance humanitaire, ces filles sont obligées de faire même de l’impossible pour survivre dans la région de Mongbwalu où l’exploitation de l’or est l’activité principale.

Selon Madame Jeanne Njangusi, ces filles sont visibles à des maisons de tolérance, des buvettes, des bars et des hôtels, en attente où à la recherche des hommes qui peuvent leur faire des avances.

«Car, quand une fille trouve qu’elle n’a rien à faire, elle cherche quelqu’un qui peut vouloir sortir avec elle. Elle s’attache à lui pourvu qu’elle trouve, ne-fût-ce que de l’argent pour avoir à manger, s’acheter du savon, de l’huile de beauté», affirme-t-elle.

J’ai même appris qu’il y aurait des parents dans cette zone minière qui envoient leurs filles à aller se livrer prostituer au motif que l’argent qu’elles peuvent en tirer fera vivre la famille. C’est vraiment horrible lorsque ce sont des parents qui pousseraient leurs progénitures au plus vieux métier du monde.

La responsabilité de l’État s’invite pour sauver la situation

La restauration de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire est l’une des solutions pour mettre fin peut-être à cette situation, mais en attendant, il revient au gouvernement congolais d’identifier des maisons de tolérance fréquentées par des filles mineures et d’ordonner leur fermeture. Sanctionner aussi des buvettes, bars et hôtels qui favorisent la prostitution des jeunes filles. Le gouvernement doit aussi renforcer les moyens à la police chargée de la protection de la femme et de l’enfant afin d’exercer efficacement son travail.L

Lire aussi:

Gloire Mumbesa

Pour vos Annonces, Communiqués & Publicités diverses,

Contactez: 0826046039, 0995203455, 0899580824

X

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page