loader image

Prison centrale de Bunia : à la découverte des métiers qu’apprennent les détenus pour leur réinsertion sociale après leurs peines

Texte par : Prisca Mongita

La prison centrale de Bunia est comptée parmi nombreuses autres maisons carcérales de la RDC qui n’ont qu’une seule image : la misère. Pourtant elles devraient être un véritable lieu de rééducation. Vieille de 82 ans, la prison centrale de Bunia abrite aujourd’hui plus ou moins 2.000 personnes. Aussi peuplée qu’elle soit, elle ne possède que trois centres d’apprentissage de métiers dont un atelier de ménuiserie, une savonnerie et un atelier de coupe et couture.

A notre arrivée ce lundi 17 Octobre 2022 dans cette vieille maison carcérale, une déception s’affiche aux premières vues de ces ateliers qui possèdent seulement quelques vieux meubles, des rabots; soit une savonnerie qui ne porte que le nom, soit un atelier de couture n’ayant qu’une machine et quelques catalogues de modèles placardés aux murs.

Augustin, détenu depuis près de sept ans se rejouit aujourd’hui de sa connaissance en ménuiserie et compte d’ailleurs en faire son métier après avoir purgé sa peine. Bien qu’il ait certaines craintes à faire face au profesionalisme de l’extérieur, faute d’insuffisances d’outils. «Le seul outil que je connais manier c’est le rabot mécanique, en plus je manque de bois pour les pratiques de manières régulières», dit-il.

Quant aux cellules occupées par des femmes, nous avons interviewé, Madame Bero, une nouvelle détenue comme la plupart de ses co-locataires. Toutes les femmes qui ont reçues la formation en coupe et couture ont déjà été libérées.
Bero passe ses journées à l’atelier de couture tentant de faire la pratique avec une machine qui fonctionne à peine.

« Je ne sais malheureusement pas faire la coupe », nous confie-t-elle avant d’ajouter : « Nous avons besoin de la formation sur la coupe et couture, le tissage des napes et tapis; bref, nous former sur un métier devant nous être utile à notre libération. »

Aussi vieille que soit la prison centrale de Bunia, elle n’a eu que deux promotions des apprentis depuis sa création. Soit 32 détenus, hormis le quartier spécial pour enfants, car ceux-ci bénéficient d’un programme d’alphabétisation.

À la liste des besoins des détenus de la prison centrale de Bunia, s’ajoute le besoin d’apprentissage de métiers. Important et urgent, puisqu’il s’agit là d’assurer leur avenir, leur accorder l’indépendance et de surcroît réduire le chomâge et surtout éviter le récidivisme après leurs sorties.

Pour remplir ces besoins, ces détenus ont non seulement besoin des formateurs et d’outils de pratiques, ils ont aussi besoin d’apprendre à tirer profit des métiers qu’ils auraient déjà appris pendant leurs séjours en prison, dès leurs libérations. Des profits pouvant couvrir la maintenance de leurs outils de travail et pouvant également couvrir leurs dépenses personnelles.

Et pourquoi pas leur servir d’épargne? Leur proposer des nouvelles formations toujours dans l’apprentissage de métiers leur serait très avantageux. Ainsi, à la libération d’un détenu ou d’une détenue, il s’agira plutôt d’une personne soit entrepreneure soit potentielle au marché d’emploi. L’appel est donc lancé tant au Gouvernement congolais qu’à ses parternaires.

Lire aussi : Les locataires de la prison centrale de Bunia vivent-ils leur enfer sur terre ? (Témoignages)

Pour vos Annonces, Communiqués & Publicités diverses,

Contactez: 0826046039, 0995203455, 0899580824

X

Vous ne pouvez pas copier le contenu de cette page