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Ituri : les communautés constituent-elles une caisse de résonance des groupes armés ? (Analyse sur leurs déclarations)

Depuis environ cinq ans maintenant, la province de l’Ituri connaît un regain d’atrocités à connotation tribale ou communautaire, même si bon nombre de gens ne voudraient pas l’extérioriser officiellement. En vrai dire, la réalité est tout autre.

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Il est établi que tel ou tel groupe armé, milice ou groupe d’auto-défense, comme vous voulez, a au moins une catégorie de tribus ou ethnies qu’on attaque jamais ou presque pas. Et d’ailleurs, ces communautés ethnico-tribales condamnent moins ou jamais les exactions commises par des groupes armés qui ont une affinité avec elles.

La caisse de résonance des groupes armés

Des groupes armés de l’Ituri ont tous des revendications, fondées ou pas, qui les ont poussées à prendre les armes. La milice CODECO prétend défendre la communauté Lendu face au déshonneur que leur inflige les Hema (majoritairement ceux du Nord, avec le découpage socio-administratif de la province). Le groupe armé FPIC dit protéger les Bira du mépris et de l’envahissement de leurs espaces par les Hema et les Ngiti dans le territoire d’Irumu.

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C’est pareil avec la milice Zaïre, qui se dit d’autodéfense pour défendre les communautés victimes (Hema, Alur, Ndo-Okebo, Mambisa, Nyali) de brigandage exagéré de CODECO et FPIC. Chose étonnante, ces mêmes doléances sont aussi partagées et défendues parfois par ces communautés. Ces groupes armés se réfèrent souvent à ces tribus pour leurs recrutements.

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L’hypocrisie à l’iturienne

Nier l’existence du lien entre ces communautés et les groupes armés, n’est rien d’autre que de l’hypocrisie notoire. Ces milices constituent leurs branches armées pour se faire vite écouter et être respectées. Certes, les preuves des escarmouches et des incompréhensions entre communautés sont tangibles. Ainsi, il était de bon escient de résoudre à l’amiable malgré le sacrifice possible et sans violence ces différends en lieu et place de verser le sang des ituriens sans cause valable.

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Pour Isenge Ki-Ushindi, un jeune intellectuel de la ville de Bunia, les déclarations des communautés « manifestent une hypocrisie sans pareil. La plupart des déclarations servent pour se dédouaner des accusations ou des suspicions de la communauté par les autres, sans pour autant agir pour les raisons pour lesquelles elles sont accusées. De l’autre côté, elles servent à se victimiser tout en indexant les autres.»

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Par ailleurs, Maki Mbitso de la jeunesse lendu pense que « les communications de communautés ethniques et tribales n’ont pas contribué au retour de la paix mais ont plutôt empiré la situation.», en outre, il a aussi remis à cause le traitement des informations par certaines radios de la ville de Bunia sur la crise de l’Ituri, qui n’ont fait que véhiculer la désinformation. A en croire Sylvain Toyabo un jeune Bira, les déclarations de communautés n’ont pas de sens tant qu’elles ne contribuent pas à la paix et la cohabitation pacifique.

Alors, eu égard à tout ce qui précède, des analystes pensent que la sortie de cette crise qui consume la province de l’Ituri ne réside que dans le dialogue SINCÈRE des communautés. Comme l’a toujours soutenu le professeur Ndudanga Kavarios :« La solution aux problèmes de l’Ituri reste ituriennne.».

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Sharif Bithum Ali

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